5 500 généraux en France : quand Hollande se prend pour Zappata

On se doutait que les capacités opérationnelles de l’armée française, n’étaient pas à la hauteur du courage et des compétences des soldats français. Mais une lettre ouverte d’une dizaine de jeunes officiers éclaire sous un jour nouveau, et pour le moins déroutant, certains handicaps…
Imaginez… Il y aurait en France plus de 5 500 généraux, payés à ne rien faire… Autant que de légionnaires, tous régiments confondus. De quoi armer deux équipages d’un porte-avion comme le Charles de Gaulle…
Et ce ne sont là que des comparaisons d’effectifs… et non de solde. Car évidemment, un général planqué touche beaucoup plus qu’un caporal ou un marsouin engagé sous le feu, au Mali ou ailleurs.

Il y a en France, selon des chiffres arrêtés au 31 décembre 2012, 498 officiers généraux en activité dont 173 pour l’armée de terre, 74 pour l’armée de l’air et 52 pour la marine. Et 5 500 en section II, c’est-à-dire en pré-retraite, sans affectation…
Quand on sait qu’un général est un officier censé commander au moins une brigade, une division ou un corps d’armée, l’armée française devrait compter, avec 5 500 généraux, plus de… 2 millions 600 milles combattants, sans compter les personnels civils administratifs. Un tout petit plus que l’armée chinoise, autant que l’armée américaine et l’armée russe réunie… La France aurait ainsi la première armée du monde.

Tout çà pourrait prêter à sourire, si cela ne nuisait pas gravement aux capacités opérationnelles des régiments qui eux, doivent diminuer leur effectifs, militaires du rang et sous-officiers. Et il faut bien reconnaître que dans les conflits récents, aucun colonel ou général n’est tombé au champ d’honneur. Il n’y a plus, en France, de Colonel Le Drian pour mourir à la tête de ses hommes pour la défense de Verdun… Et pour ce qu’on a pu en voir, lors de l’affaire Mahé, l’honneur est d’autant plus vivace chez le soldat français, qu’il a un grade inférieur à celui de colonel !

Dénonçant également la baisse systématique du budget de la défense, variable d’ajustement au grès des humeurs syndicales du moment et des impératifs de Bruxelles, la lettre ouverte des jeunes officiers demande un « réarmement » de la France. Un réarmement qui doit prioritairement concerner l’équipement individuel des soldats. S’ils dénoncent le programme Félin, qui alourdit de dizaines de kilos les combattants mais remplit les poches des sociétés d’armement sans apporter de réels avantages sur le terrain, ils réclament, je cite « des gilets pare-balles, des chaussures, des robots, des drones, des munitions, des fusils d’assaut, des treillis de qualité ». Fin de citation. Ils veulent que ces choix stratégiques soient imposés par le Parlement aux groupes du complexe militaro-industriel car, je cite encore, «  La France a besoin de capacité opérationnelle. Pour retrouver une réelle capacité de projection, l’armée a besoin de transporteurs blindés, d’un deuxième voire d’un troisième porte-avions, d’hélicoptères et d’un deuxième groupe aéronaval. Elle a besoin de blindés sur roues, de matériel chirurgical »
On dit souvent que l’armée française est la meilleure infanterie au monde, maintenant on sait pourquoi, elle ne peut compter que sur la valeur de ses hommes, puisqu’elle n’a pas de matériel !

Cerise sur le gâteau, pendant ce temps, les militaires du rang ne sont pas payés… Les dysfonctionnements du système informatisé Louvois, qui gère, enfin qui devrait gérer les paies, étaient pourtant connus avant même sa mise en service, mais rien n’a été fait pour corriger les 10 à 15 bugs majeurs qui plombent complètement un logiciel déjà obsolète. La situation est telle que des militaires en opération se font saisir leur maison, faute de pouvoir payer les mensualités de leurs crédits ! L’armée de Terre, mais aussi la Marine sont touchées.
Pourtant, il paraitrait que le problème pourrait être résolu si la DRH du ministère de la défense accordait à l’armée de terre la création de cinq postes d’informaticiens…
La France peut payer 5500 généraux à ne rien faire, embaucher 40000 fonctionnaires de plus à l’Éducation Nationale qui en compte déjà un million, mais rechigne à embaucher 5 informaticiens pour que ses soldats puissent monter au feu, sans avoir le soucis de savoir si le frigo de leurs enfants est plein, si leur épouse pourront encore avoir un toit le mois prochain et si l’armoire à pharmacie de leurs parents leur permette de se soigner.
Dans d’autres pays, il y a eu des coups d’état pour moins que cela…