9e rencontre internationale de l’IATR, à Budva au Monténégro, sur le thème « terrorisme et nouveaux médias »… sans les médias français, comme d’habitude

À l’initiative de l’Académie Internationale de Russie des Télévisions et Radio, l’IATR, le Monténégro a accueilli du 29 septembre au 4 octobre dans la ville citadelle de Budva, la 9ème conférence internationale portant sur le « terrorisme et les médias électroniques ».

Créée en octobre 2002, à l’issue de sa conférence constitutive regroupant des émissaires de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, du Bélarusse, de la Géorgie, du Canada, de la Lituanie, de la Russie, des USA, de la Finlande, du Tadjikistan et de la Suisse, l’IATR est une organisation non-gouvernementale, basée à Moscou et regroupant plus de 300 télévisions, radios et web-télévisions, de 26 pays, sur 4 continents. L’Académie est présidée par Anatoly Lysenko, directeur général de la télévision publique russe.

 

La Conférence de Budva, animée par les dirigeants de l’IATR comme Sergey Erofeev et Leonid Zolotarevskiy, a rassemblée une centaine de journalistes, de directeurs d’agence de presse, de diplomates, d’analystes d’agences de renseignements privées, de spécialistes de l’ONU et de l’OSCE, et des officiers supérieurs de certains services spéciaux. La rédaction de ProRussia.tv et l’exécutif de l’Agence2Presse représentaient la France à cette conférence.

 

D’emblée, il a été fait le constat que la donne est totalement différente, que l’on se place dans la sphère d’influence de l’occident ou en dehors. Qui est terroriste, qui est résistant ?

Quand la Fédération de Russie doit se préserver des télévisions internet payées par des ONG liées à la CIA ou la NSA pour fomenter des troubles à Moscou et donner de l’importance à des manifestations de 5000 personnes dans une ville de 27 millions d’habitants ; en Hollandie, ProRussia.tv livre des éléments de réinformation et donne la parole aux animateurs de courants représentants des millions de personnes, totalement interdits de médias. Le vecteur est le même, c’est internet, mais en Russie il peut être légitimement considéré comme facteur étranger de déstabilisation, alors qu’en Hollandie, ce serait plutôt un élément de résistance et de liberté d’information.

 

Le cas de la France est d’ailleurs emblématique. Les tenants du système font tout pour que l’ARCEPS, l’organisme régulant internet, passe sous les fourches caudines du CSA, organisme politique verrouillant l’accès de la TNT et du satellite. L’arrivée sur le marché des télévisions de nouvelle génération, pouvant se connecter à internet via une prise ethernet ou le wifi, met en péril le monopole des six groupes qui se partagent actuellement, la totalité des canaux de la TNT. Aujourd’hui déjà pour certains, demain pour tous, vous pourrez regarder ProRussia.tv sur votre télévision de salon, comme maintenant sur votre ordinateur, votre tablette ou votre mobile. La chape de verre se fissure.

 

Cette 9 conférence de l’IATR a eu le mérite de rappeler certaines vérités que les médias français ne sont pas près de vous relater, puisqu’aucun d’eux n’était présent. Entre parenthèses, c’est d’ailleurs une constante de ces sommets, où l’on voit la BBC, Reuters, l’Associated Press… mais jamais l’AFP ou le groupe France Télévision, ou même TF1. À Budva, comme à Moscou en 2012 pour le Sommet International des Médias d’Itar Tass, rassemblant l’élite de la presse mondiale, seule ProRussia.tv et l’Agence2Presse représentaient la France. Fermons cette parenthèse.

 

Comme je vous le disais donc, les participants à la conférence de Budva, ont eu le mérite de rappeler certaines vérités. Comme par exemple, qu’il y a en Russie, plus d’abonnés à la fibre optique que dans l’ensemble de l’Union européenne… Est-ce vraiment l’état totalitaire dépeint en occident ?

Comme l’a rappelé aussi, le représentant à ce colloque de la société Karpisky, leader des logiciels antivirus et de la protection des réseaux, l’État d’Israël est le premier lanceur, en quantité, d’attaques informatiques contre d’autres états, des sociétés des organisations non-gouvernementales ou des particuliers. Est-ce un état terroriste ?

Rappelons également qu’en France, selon un sondage publié par l’Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique, l’OJIM, pour 75% des Français « internet est le médias qui respecte le plus la liberté d’expression et la diversité d’opinion ». Alors que dans les pays où le débat est libre, l’accès aux médias ouvert à tous, internet n’est plus considéré comme un média à part entière, mais comme une bibliothèque de ressources culturelles…

 

Sans doute faudra-t-il encore plusieurs années pour qu’un standard international soit adopté, et puisse contraindre la France et l’Occident, à respecter le champ de liberté de l’information qu’est internet. ProRussia.tv et l’Agence2Presse participeront activement à la mise en place de ce standard, et viennent de solliciter leur adhésion à l’IATR. Nous y défendrons l’idée qu’Internet est le seul outil qui fasse de la liberté d’expression autre chose qu’une pétition de principe, et que vouloir réguler Internet, c’est réguler la liberté d’expression au-delà de ce que la loi commune prévoit pour tous. Un journaliste peut être condamné pour mensonge, un bloggeur pour incitation à l’émeute, une web-télévision pour diffusion de fausse nouvelle, mais a posteriori, une fois le délit constaté par la juridiction du pays souverain. C’est autre chose que de vouloir encadrer et réguler, en fait censurer, internet préventivement. C’est autre chose que de vouloir encadrer et réguler, en fait censurer, la liberté d’expression.