Après avoir dirigé de main de maître le G20, la Russie prend la direction du G8 pour 2014

C’est avec les succès de sa diplomatie, en Syrie et en Iran, que la Russie abandonne la présidence du G20 au profit de l’Australie, pour mieux prendre la tête du G8 pour toute l’année 2014. Le G8 (pour « Groupe des huit ») est un groupe de discussion et de partenariat économique de huit pays parmi les plus puissants économiquement du monde : États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Russie. Si certains essaient d’opposer G20 et G8, en parlant de doublon, Vladimir Poutine a toujours affirmé qu’il serait, je cite, « erroné et incorrect de faire une différence artificielle entre le G20 et le G8, en ce qui concerne les questions politiques ou économiques. Chacun de ces deux formats a sa « valeur ajoutée » et il serait erroné et incorrecte de les distinguer de façon artificielle. Nous tâcherons de le prouver au cours du G8 de Sotchi en 2014 »

A l’occasion de nombreuses conférences de presse, Vladimir Poutine a toujours jugé le sommet du G8 viable et a rappelé, je cite que « La Russie participe activement à ce club, et que c’est notamment grâce à elle qu’on entend la voix des pays occidentaux développés ainsi que celle des pays à croissance rapide auxquels appartient le rôle de plus en plus visible dans la politique et l’économie mondiale ». Fin de citation. Les discussions menées dans le cadre du G8 sont caractérisées par leur profondeur et leur confidentialité. Ce qui permet de résoudre plusieurs questions de manière structurée – même les questions politiques les plus aiguës. L’année dernière, sous la présidence britannique, à Lough Erne, en Irlande du Nord, les discussions ont porté sur la situation en Syrie, au Proche-Orient, en Afrique du Nord, en Afghanistan en autre. Pour Vladimir Poutine, le G8 trouve également son importance dans le fait, je cite qu’ « une caractéristique particulière du G8 consiste en ce qu’il apporte d’habitude une grande contribution au développement international, en premier lieu en Afrique, et aide les pays émergents. Le modèle de cette aide est en train d’être révisé sérieusement. En menant un dialogue direct et développant un partenariat avec ces États, le G8 définit  « les problèmes clés » et prépare les programmes d’actions communes pour leur solution », fin de citation.

Le président russe a chargé le ministère des Affaires étrangères de prêter une attention toute particulière aux problèmes d’actualité brûlante,  dont la lutte contre le terrorisme international, lors de cette présidence russe au G8. « Le ministère des Affaires étrangères doit, conjointement avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Défense, le FSB et le FSKN, prêter une attention toute particulière aux problèmes liés à la lutte contre le terrorisme international, à la consolidation des régimes de non-prolifération et à la lutte contre le trafic de drogue lors de la préparation de la présidence russe au G8 en 2014, ainsi que des sommets des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ». C’est ce qu’indiquait un communiqué de la présidence, définissant ainsi les axes d’importance du G8 russe.

Parallèlement, des sénateurs russes et français ont proposé de réunir en avril prochain à Moscou, les présidents des commissions des affaires étrangères des sénats de tous les pays membres du G8. Cette proposition a été formulée jeudi par les présidents des commissions du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales, Mikhaïl Marguelov et pour la défense, Victor Ozerov, lors de leur rencontre avec une délégation de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français, conduite par Jean-Louis Carrère. Au terme de cette rencontre, MM. Marguelov et Carrère ont signé un message conjoint adressé aux présidents des commissions des affaires étrangères des chambres hautes des parlements allemand, américain, britannique, canadien, italien et japonais.

A l’occasion de la présidence russe du G8 en 2014, les auteurs du message proposent de tenir du 10 au 20 avril 2014 à Moscou, une rencontre dans le cadre des préparatifs du sommet du G8 prévu en juin prochain à Sotchi. Les présidents des commissions sénatoriales russes et françaises ont rappelé que la première rencontre de ce genre avait eu lieu en mai 2009 à l’initiative du Sénat italien. On peut lire dans ce message, je cite : « Nous sommes persuadés que nous pourrons donner une nouvelle impulsion aux relations entre les membres du G8 et aider leurs dirigeants à trouver le moyen de remplir leurs missions importantes ». Les sénateurs russes et français ont également souligné le rôle grandissant de la diplomatie parlementaire dans le règlement des principaux problèmes internationaux.
Le prochain sommet du G8 se déroulera à Sotchi les 4 et 5 juin 2014.