Le festival russe de Cannes est parmi les manifestations russes les plus conséquentes en France. Depuis sa création en 1998, il rythme les relations franco-russes mais aussi la saison estivale cannoise.
A ses origines, il y a Nikita Mikhalkov, célèbre cinéaste, qui se dit patriote, orthodoxe et ne cache pas sa passion pour le passé impérial de la Russie. L’idée maîtresse de l’événement, prônée par les organisateurs, répond aux aspirations de son initiateur, en présentant la culture russe dans la variété de ses styles et de ses genres, éprouvés par le temps.
Sur la Côte d’Azur greffée, il y a plus d’un siècle, par l’art russe novateur, le festival d’aujourd’hui en appelle au traditionnel, au classique, à l’ « éternel », affichés avec envergure, à la russe. En effet, si on s’imaginait une rétrospective des prestations de ces derniers quinze ans, on aurait une liste très longue d’orchestres, de chœurs, de théâtres et d’ensembles, avec une bonne dose de folklore. Et pour cause, le festival n’a pas de format très strict mais il possède quelques règles établies. Par exemple, tous les ans, il met en valeur une des régions de Russie.
Cette année, c’est la région d’Omsk en Sibérie, qui envoie en France ses ensembles folkloriques, ses expositions d’art, ses maîtres d’artisanat, mais aussi sa compagnie dramatique « Le troisième cercle ». Le festival s’est donc ouvert le 23 août, au théâtre Debussy du Palais des Festivals et des Congres, par un concert du Chœur Populaire d’Omsk, dont le programme mise sur le charme et l’énergie du folklore, marqué des styles et des traditions festives des paysans et des cosaques. 65 artistes ont emmené le public à la découverte des chants et des danses de Sibérie ! Le dîner-spectacle du lendemain, intitulé La nuit russe, à constitué un des temps forts du festival : une fête des sens orchestrée autour de la gastronomie et de la scène russes dans l’écrin prestigieux du salon des Ambassadeurs. A l’occasion de cette soirée, devenue traditionnelle, un trophée est remis tous les ans, à des personnalités françaises pour leur contribution au développement des relations culturelles entre la France et la Russie. Parmi les bénéficiaires de la distinction, on trouve déjà Maurice Druon, Marina Vladi, Charles Aznavour ou encore Pierre Cardin. Cette année, le trophée sera remis à Mme Hélène Carrère d’Encausse et à M. Robert Hossein, amis fidèles de la Russie.
Le 26 août, dans le cadre idyllique de la Villa Domergue, les mélomanes auront le plaisir d’entendre quelques-unes des plus grandes voix issues du « grand Mariinski ». Ces jeunes artistes illuminent déjà les scènes internationales et témoignent que leur compagnie se prépare un avenir fidèle à sa réputation d’excellence. Voilà pour le volet « musique classique ». Et bien évidemment, le festival aura un volet « cinéma », inévitable sur le sol cannois. Dans le cadre du programme cinématographique, un hommage particulier sera rendu à Nikita Mikhalkov, aujourd’hui citoyen d’honneur de la ville de Cannes, à travers la projection de deux films représentatifs de son esthétique : Quelques jours de la vie d’Oblomov et Esclave de l’amour , ainsi que des principales préoccupations thématiques illustrées dans son œuvre.
Le programme prévoit aussi la projection de quatre longs-métrages qui offrent un éclairage particulier sur la récente production cinématographique russe, celle qui a son rendez-vous tous les ans, au festival du cinéma russe de Honfleur, en Normandie. Les cannois et les vacanciers pourront ainsi découvrir les films de Pavel Lounguine, d’Andrei Prochkine, de Serguei Bezroukov et d’Avdotia Smirnova.
Comme le disent les affiches et les communiqués de presse, le festival de l’art russe, événement incontournable de la saison estivale cannoise, est l’occasion de faire découvrir toute la richesse de la nation russe ». Ce qui est certain, c’est que, dans le cas du festival évoqué, il s’agit d’un panorama artistique soigneusement sélectionné. En effet, il est coproduit par la ville de Cannes – Palais des Festivals et des Congres et par des organismes officiels russes. La qualité a donc été triée sur le volet dans les domaines qui représentent l’art russe fidèlement et depuis bien longtemps.