Drame de Lampedusa : si les gouvernements occidentaux ne voulaient pas de cadavres sur leurs plages

Ce proverbe italien prémonitoire, illustre malheureusement la catastrophe survenue au large de l’île de Lampedusa. Les images de ces centaines de cadavres de migrants clandestins, repêchés en mer puis alignés dans le port, ont fait le tour du monde et sont passées en boucle sur les chaines de télévision. Pourtant les médias dans leur immense majorité, s’évertuent à occulter les véritables responsabilités. Il est difficile de rester insensible devant un tel drame. Il est surtout difficile de ne pas en vouloir aux véritables fautifs de cette tragédie, qui en sont les responsables ou qui encouragent cette immigration massive à destination de l’Europe.
Car pour un bateau qui chavire avec 500 personnes à bord, combien réussissent la traversée et abordent sur les côtes européennes ? Pourquoi ces mêmes médias ne s’intéressent-ils jamais à ces milliers de migrants clandestins qui débarquent chaque mois, sur cette petite île située au large de la Lybie et de la Tunisie et dont la population doit supporter le transit permanent ? Tout comme ces centaines de personnes qui forcent régulièrement, les grilles de l’enclave espagnole de Ceuta au Nord du Maroc.

La presse française se distingue particulièrement en étant souvent la dernière à relater l’information. Par exemple en 2011, quand des milliers de migrants débarquèrent en seulement quelques jours, sur cette même île, ils mirent plus d’une semaine à en informer le public. Ces réfugiés provenant pour la plupart des pays touchés par le fameux « printemps arabe », viennent aussi de Libye, tout comme ce bateau qui, selon l’enquête, provenait de Misrata. Ils sont donc les victimes collatérales de l’invasion et de la destruction de la Libye par les Etats-Unis et l’OTAN, la France en tête. Une responsabilité, difficile à supporter pour un pays, dont l’Etat qui alimente la guerre en Syrie, provoque près de 2 millions de réfugiés parmi lesquels certains tentent déjà la traversée de la Méditerranée.
Bruxelles avait pourtant jadis, via l’Italie, passé un accord de coopération avec la Libye de Khadafi, qui prévoyait un système de contrôle militaire conjoint des frontières terrestres et maritimes. La Libye devenant ainsi la frontière avancée de l’Union Européenne pour bloquer les flux de milliers de migrants venus d’Afrique sub-saharienne.

Seulement, voilà. Malgré les preuves de rapprochement et les gages apportés par le dictateur libyen, le pays restait maître de ses ressources énergétiques et ne concédait qu’une exploitation restreinte aux entreprises étrangères. Avant la guerre ce pays était considéré comme le pays africain ayant le niveau de vie le plus élevé. Aujourd’hui, il ne peut même plus être contrôlé par les États-Unis et les puissances européennes. Selon le professeur Bernard Lugan, africaniste renommé, les trafiquants ont réorienté leurs réseaux vers cette Libye où il n’existe plus d’Etat, et financent les milices islamistes qui tiennent le pays sous leur coupe réglée. C’est un véritable marché d’exploitation de la misère humaine qui s’est institué entre l’Afrique, le Proche-Orient et l’Europe.

Dans ce nouveau commerce triangulaire la marchandise reste humaine. Des rabatteurs arrachent à leur terre des apprentis candidats au bonheur, en leur faisant miroiter une vie meilleure et plus facile dans des pays riches. Abandonnant leurs proches pour tenter l’aventure, ils tombent alors dans les filets de trafiquants qui monnayent chers leurs services, pour leur faire poser le pied sur cet Eldorado. Un rêve qui se transforme très vite en cauchemar quand, sitôt arrivés, les voici pris en mains par des patrons sans vergognes qui disposeront ainsi d’une main-d’œuvre corvéable et surtout bien moins chère que les ouvriers locaux. Et tout cela, sous l’oeil bienveillant des autorités bruxelloises, dont les responsables sont pétris de libéralisme bon teint et métissé de mondialisme. Car si ces migrants force la porte de l’Europe, c’est pour obtenir le précieux sésame, délivré par les autorités italiennes, qui leur permettra d‘accéder à l’espace Schengen. Libre à eux ensuite, de s’installer dans un pays réputé pour ses conditions d’accueil et ses prestations les plus favorables. La France étant l’une de ces destinations privilégiées.

La tragédie de Lampedusa est donc un drame de l’immigration, dont devraient d’abord avoir honte ces mêmes gouvernants qui aujourd’hui se gargarisent de leurs trémolos. Rarement une telle catastrophe n’aura été exploitée avec autant de malhonnêteté intellectuelle. Après un deuil national annoncé par le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, les survivants se sont vus offrir une nationalité italienne qu’ils n’avaient même pas réclamée. La ministre de l’Intégration, Cécile Kyenge, originaire de République démocratique du Congo et première Noire dans un gouvernement italien, a réclamé des facilités administratives pour accueillir ces migrants, mais aussi l’instauration de couloirs humanitaires pour rendre plus sûres ces traversées sur lesquelles spéculent des organisations criminelles. A ce rythme là, autant offrir la nationalité italienne à l’humanité toute entière. Après tout Rome se voulait aussi universelle.
Les discours ne visent en réalité, qu’à favoriser toujours et encore plus d’immigration, tout en culpabilisant ceux qui s’y opposent. La repentance étant à la mode, c’est à qui battra le plus sa coulpe et surtout celle de son voisin. Il n’existe au fond aucune politique effective de lutte contre l’immigration clandestine et de contrôle aux frontières de l’Europe de Bruxelles. La préférence étrangère semble être devenue le nouveau credo visant à faire imploser les sociétés occidentales traditionnelles. Mais « qui nourrit les autres chiens, mécontente les siens ». Et un chien qui s’apprête à mordre ne grogne pas toujours.