France 2 toujours à la pointe de la désinformation : entre manipulation et propagande, ça ose tout les journalistes, c’est même à ça qu’on les reconnait

Si nos confrères français suivaient plus souvent nos émissions, ils écriraient certainement moins de bêtises. Et ils y gagneraient donc en crédibilité. Cela semble être devenu une denrée rare dans la presse française d’aujourd’hui, qui s’apparente plus à une immense agence de communication, défendant des intérêts très particuliers avec un sectarisme à peine dissimulé. La « surprise » de la libération de Mikhaïl Khodorkovski, qui purgeait une peine d’emprisonnement de 10 ans pour fraude et évasion fiscale, n’en était pas vraiment une. Ils l’auraient su, s’ils avaient pris le temps de lire l’un de nos bandeaux qui défilent au bas de votre écran et où figurait, lors de notre précédente édition, l’information selon laquelle, le Président Vladimir Poutine profitait de l’anniversaire des 20 ans de la constitution de la Fédération de Russie, pour gracier 20.000 prisonniers. Dont les deux membres des Pussy Riots, les activistes de Greenpeace ainsi que M. Khodorkovsky, icones crées de toutes pièces pour les besoins de la propagande antirusse. Une minute et trente secondes, c’est tout ce qu’il aura fallu cette fois, au journal de 20 heures sur France 2, pour participer à l’opération de désinformation et tenter d’imposer sa version. Entre reportages orientés ou carrément bidonnés, comme celui qui tentait de transformer une opération de sauvegarde des félins en chasse aux tigres rares, le service public français devient coutumier de ce détournement de l’information et semble assumer sans aucune vergogne son parti pris politique. Re-visionnons ensemble cet énième exercice de style à la française.

Par manque de professionnalisme, parti-pris ou parfaite mauvaise foi, aucune précision n’est apportée aux téléspectateurs, tant par le présentateur David Pujadas que par le journaliste, Franck Genauzeau, sur les raisons qui ont menées à l’emprisonnement de M. Khodorkovsky. Il est au contraire innocenté par principe et présenté comme la victime expiatoire d’un pouvoir tyrannique, incarné par un homme, Vladimir Poutine qui « fait les décisions de justice au gré de ses propres intérêts ». Ce sale boulot, comme nous allons le démontrer, a donc été confié à un journaliste chevronné, puisque qu’il n’est autre que le vice-président de la société des journalistes de France 2.

Rappelons que ce « professionnel » selon des critères très français, s’était déjà illustré dans un reportage bidonné qui avait scandalisé la Serbie, en payant des petits délinquants pour interpréter le rôle de trafiquants d’armes notoires. L’un d’eux étant le cousin du fixeur du journaliste de France 2, qui aurait avancé de l’argent pour acheter un fusil d’assaut, afin de faire plus sérieux. Les deux hommes auraient touché 800 euros pour leur prestation parfaitement scénarisée, les journalistes français ayant écrit les réponses que les faux trafiquants ont récitées devant la caméra… Et ce sont également eux qui auraient insisté pour avoir le drapeau de la Serbie au premier plan et qui, n’en trouvant pas, auraient finalement accroché au mur un tee-shirt aux couleurs de la Serbie. A ce jour, aucune excuse n’a été adressée à la Serbie par Paris ou par la chaîne française, qui semblent se complaire dans l’exercice.

Pour en revenir à l’actualité et visiblement palier un manque de connaissance flagrante, tant sur la Russie que sur l’affaire, il nous paraît important de préciser par exemple que ce sont des banquiers suisses qui ont porté plainte dès 2003 contre M. Khodorkovski et ses associés, pour blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle. A savoir une fraude financière à grande échelle, organisée via sa banque Menatep, dans laquelle on retrouve la Bank Of New York, elle-même condamnée par la justice américaine, et dont un des associés n’est autre que l’escroc William Browder, conseiller auprès du FMI, et à l’origine de l’affaire dite de la liste Magnitsky. Siégeant au groupe Carlyle, Mikhaïl Kodorkovski menait en outre des négociations avec des sociétés américaines (Exxon Mobil and Chevron Texaco) pour faire passer la compagnie pétrolière Ioukos, acquise de façon douteuse, sous le giron américain.

Cet oligarque avait également rejoint le réseau du milliardaire américain Georges Soros, en créant une ONG destinée à influer sur la vie politique russe et dans laquelle siégeaient par exemple Henry Kissinger, Arthur Hartman (ancien ambassadeur en URSS) ou Lord Jacob Rothschild. Ce dernier sera du reste fait légataire des actifs de Loukos par Mikhaïl Khodorkovski au moment de son arrestation. Comme pour son compère Berezovsky, les médias et les intellectuels occidentaux, n’ont de cesse de présenter ces businessmen comme des victimes de l’arbitraire politique de Vladimir Poutine, qui voyait en ces hommes des rivaux capables de dénoncer la soit disante corruption d’état qui régnait en Russie.

Quel fabuleux travail d’investigation des journalistes du service public, ou pas d’ailleurs. Ils n’ont visiblement pas été non plus informés par leurs rédactions, de la décision rendue par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui avait confirmé le caractère non politique du procès et que les accusations contre les accusés, dont faisait partie Mikhaïl Khodorkovski, étaient justement fondées. Mais aussi que le droit des accusés à un procès équitable n’avait pas été violé. Autrement dit, il y a bien eu violation de la législation pénale et fiscale, et ses condamnations en 2005 à 9 ans de prison (ramenés à 8 ans en appel) pour fraude fiscale, puis à 6 ans de prison supplémentaires en 2010 (ramenés à 5 ans en appel) pour vol de pétrole et blanchiment d’argent, d’un montant de 23,5 milliards de dollars, étaient donc bien justifiées. On ne se souvient pas d’un tel traitement de l’information, lorsque l’américain Bernard Madoff avait été condamné, non pas à 10 ans mais à 150 ans de prison, par la justice américaine, pour des crimes analogues. L’information internationale, déjà jugée peu crédible sur France 2, en prend décidemment un sacré coup. Il va devenir difficile de mentir et de travestir la réalité des faits, même en étant aussi bien payés, et de faire preuve dans le même temps, d’une telle maîtrise dans la mauvaise foi. Même, si hélas, c’est peut-être le principal critère de recrutement, de la télévision française.