Hollandie : après 44 nouvelles taxes en un an, le gouvernement Ayrault toujours prêt pour en trouver une nouvelle

En Hollandie, les semaines se suivent et se ressemblent désespérément. Les ministres se passent le micro pour annoncer les mêmes fausses bonnes nouvelles, sur des fausses bonnes réformes, avec le même ton faussement satisfait. L’exercice semble encore plus difficile pour le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, qui avec sa jovialité légendaire, s’est déclaré confiant, dans l’efficacité des mesures prises par son gouvernement. Notamment dans le domaine de l’emploi dont le nombre de demandeurs, ne cesse d’augmenter, alors que l’objectif, fixé par le président François Hollande, est d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année. La fin de l’année ? Nous y sommes déjà, non ? Grand maître du « faukon-yaka », le chef du gouvernement a déclaré que pour y arriver, je cite : « Il faut remettre en marche notre appareil économique : il faut engager un certain nombre de réformes comme la formation professionnelle, l’éducation, les retraites. » fin de citation.

Pourquoi pas, mais comment s’y prendre ? M. Ayrault, qui est connu pour sa germanophilie, s’inspire visiblement beaucoup du modèle outre-rhin, sans disposer pour autant du même outil industriel. Il loue d’ailleurs allègrement, la politique de rigueur budgétaire allemande suivie par la France et qui aurait permis selon lui, de retrouver des marges de manœuvre et la possibilité d’agir en faveur d’une reprise économique. Citant les chiffres récemment publiés par le Fonds monétaire international, il pense même que, contrairement aux projections initialement négatives, l’Hexagone est en train de renouer avec la croissance. Et pour ce faire, le gouvernement compte sur la mise en oeuvre des contrats de travail aidés, comme les emplois d’avenir, et le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) prétendument favorable aux entreprises, puisqu’il est censé réduire le coût du travail pour les employeurs.

Soit ! Mais si la crise est terminée et derrière nous, pourquoi multiplier les taxes en tout genre ? 44 depuis l’élection de M. Bricolage. Si le gouvernement français a fait un pas de valse, en renonçant à son projet initial de taxe sur l’excédent brut d’exploitation, il impose sur la pointe des pieds, en pleine pause fiscale, une surtaxe temporaire sur l’impôt sur les sociétés dont le taux passe de 35 à 38 %. Pour faire baisser le coût du travail ? C’est ce qu’a annoncé en catimini, le grand argentier et Ministre des Finances, Pierre Moscovici. Il est vrai que les entreprises françaises se portent tellement bien qu’il faut encore les taxer. Au point que 65.000 d’entre elles, et non des moindres, pourraient fermer en 2013, en raison d’un pouvoir d’achat en chute libre et d’une consommation en berne. Autant d’employeurs en moins qui ne pourront ni embaucher, ni être taxés.
Et on sait ce que signifie le terme « temporaire » dans le langage fiscal. Les Français se souviennent certainement de la vignette automobile, introduite en 1956, pour financer un revenu minimum des personnes âgées, et qui devint l’une des ressources fiscales des plus importantes, au point qu’elle ne fut retirée qu’en 2000, sans parler de la CSG ou du RDS qui eux aussi devaient être provisoires. Dans le même temps, les grandes entreprises du CAC 40 engrangent des milliards de bénéfices et ne sont imposées qu’à hauteur de 8%, quand elles ne se sont pas débrouillées, avec l’assentiment de l’Etat, pour ne pas avoir à remplir les caisses publiques.

Autre ministre, même discours. Stéphane Le Foll, le Ministre de l’Agriculture et proche de M. Bricolage, craint plus la montée du Front National parmi les agriculteurs, que les évolutions de la PAC, la crise du lait ou le faible montant des pensions de retraites. Pour les paysans qui auront la chance de la toucher cette retraite, car la profession compte l’un des taux de suicide des plus importants et une espérance de vie réduite, en raison de la pénibilité du travail et des produits chimiques utilisés. M. Le Foll, le bien nommé, a tenté de convaincre les Français que leur pouvoir d’achat augmentera grâce aux emplois fictifs, qu’ils soient jeunes, tremplin ou d’avenir. Malheureusement, les taux de TVA augmenteront eux aussi, comme les taxes foncières et d’habitation, qui sont presque devenues de nouveaux modes d’expropriation des petits propriétaires. Peu importe le montant des revenus, 1,5 million de familles en situations précaires, paieront l’impôt sur le revenu pour la première fois. Au nom de l’égalité, en Hollandie, on taxe même de 440 €, les arrières grand-mères de 100 ans qui n’étaient pas imposable, alors que dans le même temps, on assure une retraite à toute personne étrangère qui n’a même pas eu à cotiser.

Cette situation incompréhensible laisse à penser que l’on assiste à l’euthanasie d’une société française moribonde. Les Sganarelle de la politique essayent de donner le change, en transfusant des solutions qui au final risquent d’êtres fatales, tant on ponctionne en étouffant. Remarquez, depuis l’affaire du sang contaminé (dont on a refourgué au passage les vieux stocks dans des pays peu regardants), les gouvernements socialistes ont une certaine expérience des solutions toxiques. C’est d’ailleurs l’impression générale que donne ce gouvernement : des représentants qui imposent des produits dont personne ne veut. Cette clique dont le cynisme n’a d’égal que l’insignifiance qui lui sert de paravent, refuse obstinément de faire des économies dans le budget de l’Etat, notamment sur le nombre d’élus et sur le millefeuille administratif. Les héritiers de Mai 68, qui ont mis leur imagination au pouvoir, sont même capables d’inventer la SUR-surtaxe et les revenus virtuels. C’est vrai, tout est possible en Hollandie.