Israël met en place une politique d’apartheid contre les populations immigrées venues de l’Afrique noire

Visiblement, il n’y a pas qu’en Europe que les Etats subissent une immigration clandestine massive et revendicative. Malgré sa politique ultra-sécuritaire de sanctuarisation de son territoire et les moyens titanesques mis en place pour limiter les incursions (murs de 4 mètres, clôtures électroniques électrifiées, drones et miradors de surveillance), Israël vient d’être confronté, pour la première fois de son existence, à des manifestations importantes de demandeurs d’asile africains. Entrés illégalement selon les autorités, ils étaient plus de 30 000 à participer à une manifestation monstre dans le centre de Tel-Aviv, après avoir défilé devant les ambassades occidentales. Depuis plusieurs jours près de 10 000 d’entre eux se sont rassemblés dans le calme, devant la Knesset à Jérusalem, face à un important dispositif policier, pour protester contre la politique d’immigration du gouvernement. Le président du parlement, qui a refusé de recevoir une délégation, pourtant invitée par quelques élus, a évoqué des « risques de troubles à l’ordre public » que susciterait leur présence au sein du bâtiment.

Originaires principalement d’Érythrée et du Soudan, deux pays ravagés par la guerre, les protestataires revendiquent leur présence sur le territoire hébreu, en tant que réfugiés et dénoncent, le refus des autorités d’examiner leurs demandes, ainsi que le placement en rétention de centaines d’entre eux. Selon une loi, votée le 10 décembre 2013, les immigrés clandestins peuvent dorénavant être placés jusqu’à un an en centre de rétention, sans autre forme de procès. Une spécialité nationale si l’on tient compte des 7 383 palestiniens actuellement en détention, sans inculpation ni décision de justice.

Inflexible, comme à son habitude, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’il ne cèderait pas : je cite « Ils peuvent protester autant qu’ils veulent, ça ne fera pas bouger Israël d’un cheveu de sa décision de les expulser. Je veux être clair, aucune protestation ou grève n’y fera rien. De la même façon que nous empêcherons les migrants à entrer illégalement en Israël, nous renverrons ceux qui ont réussi à entrer dans le passé ».Le Ministre de l’Intérieur Gideon Saar a quant à lui précisé : je cite« Israël n’est pas leur maison et nous allons nous efforcer de garantir qu’il ne devient pas un pays d’infiltrés »
Une position somme toute légitime, pour tout pays de par le monde, qui entend protéger l’intégrité de son territoire et maintenir la sécurité de sa population.

Alors faut-il s’étonner que des êtres qui ont fui les conflits, les persécutions, voire échappé à des génocides, cherchent à partager leur souffrance et à trouver refuge dans un pays comme Israël ? Une nation dont l’économie n’est certes pas florissante et qui ne peut accueillir toute la misère du monde, mais qui dispose au moins du soutien inconditionnel des pays occidentaux et d’aides financières annuelles. De plus, Israël intervient depuis de nombreuses années dans la course aux matières premières et alimentaires qui se déroule sur le continent africain.
Comme la France en son temps, l’Etat hébreu est devenue victime de son succès et de sa popularité. Tel Aviv ne sait d’ailleurs plus comment faire, pour endiguer l’arrivée de ces réfugiés qui n’aspirent qu’à retrouver une terre promise où règnerait enfin la paix. Cet afflux de migrants, pourtant moins important proportionnellement, que son équivalent en Europe, bouleverse visiblement l’équilibre national. Les actes de racisme se multiplient et les Falashas en font les frais : brimades, postes subalternes, refus de don du sang, agressions diverses, etc. ont amené cette population juive, de race noire, à réclamer l’égalité avec les juifs blancs. Une polémique a même éclaté à propos d’une directive qui prévoirait la stérilisation forcée des femmes de races noires.

Israël a beau soigner son image à l’international, une ségrégation, qui n’en porte pas encore le nom et qui ne touche pas que les palestiniens, parait s’installer dans le pays. Au nom de mesures sécuritaires, les autorités de l’Etat Hébreu multiplient les atteintes les plus évidentes aux Droits de l’Homme, sans que cela n’émeuve les innombrables philosophes, artistes, journalistes, politiciens ou hommes publics occidentaux, d’habitude si diligents à traquer toute forme de discrimination. Heureusement qu’il existe en Israël des citoyens, pour briser le mur du silence et rappeler l’origine de l’Etat hébreu. Nul doute alors, que le traitement présent de cette situation, ne dépend que d’une sensibilité politique des plus crispées et que les autorités, dans leur ensemble, sauront trouver les solutions finalement les plus humaines pour répondre aux besoins, de ces populations en souffrance.