L’Ukraine partagée en deux : à l’Est les russophiles, à l’Ouest, les amis d’Hitler et de Fabius

Nous voici donc dans le scénario catastrophe que les experts russes avaient annoncé, dès le début de la crise ukrainienne : une partition de fait du pays. L’OTAN et l’UE n’ont jamais accepté que la Révolution Orange de 2004 soit désavouée par les Ukrainiens en 2010, lors d’un scrutin jugé « transparent et honnête » par l’OSCE, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Depuis 2010, les services secrets occidentaux et la Fondation Soros n’ont cessé de financer et d’entraîner des émeutiers professionnels pour parvenir à la destitution du Gouvernement Ianoukovitch.

Manipulant les formations les plus ultras, comme le parti de la Liberté, Svoboda, et du Secteur Droit, pour servir de milices à des leaders de l’opposition en mal de réel soutien populaire, l’Occident a ouvert la boîte de Pandore et divisé le pays en deux. L’éclatement des pays souverains en une myriade de féodalités est décidément la marque de l’OTAN, que ce se soit en Irak, en Libye, en Syrie et maintenant en Ukraine. Pas d’état souverain, que des potentats locaux à corrompre ou à changer au grès des intérêts du moment.

À l’Ouest, le pouvoir appartient désormais à des milices qui n’hésitent plus à brandir des drapeaux à croix gammée, et à afficher le portrait d’Adolf Hitler sur les façades de la mairie de Kiew, après s’être emparés d’une armurerie militaire. Aucun média occidental n’a osé publier les photos, de peur que Laurent Fabius n’ait à s’expliquer sur ce point dérangeant. Car les ministres des affaires étrangères européens ont beau discuter avec Arséni Iatseniouk, Vitali Klitschko et Loulia Timochenko, ce ne sont pas eux qui contrôlent la rue. Ils sont d’ailleurs assez peu appréciés par les milices de Sloboda qui partagent l’avis que ce sont eux aussi des corrompus et des mafieux. Et contrairement à ce qui est dit en Occident, le procès et la condamnation de Timochenko étaient bel et bien étayés par des faits avérés de corruption. Menacé de mort, le président de la Rada ukrainienne, Volodymyr Rybak, a démissionné, le 22 février 2014, et a quitté le Parlement. Il a aussitôt été remplacé par un proche de Loulia Timochenko, Alexandre Tourtchinov, qui, de facto, devient le président par intérim de l’Ukraine.

À l’Est, où la population est russophone, les gouvernements régionaux dénoncent un coup d’état et s’organisent pour exercer leur souveraineté, en décentralisant toutes leurs compétences. En effet, des députés indépendants à la Rada, comme Inna Bogo slov skaia, dénoncent déjà les marchandages et les achats de soutien au sein de l’assemblée parlementaire. Un congrès tenu à Karkhov, rassemblant plus de 3000 élus locaux des régions du sud et de l’est de l’Ukraine, de la république de Crimée et de Sébastopol, sont donc parvenus à la conclusion que les députés présents à la Rada, à Kiew, ne sont pas libres de leurs décisions. Ils ne reconnaissent dès lors plus leur autorité, et jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, les administrations autonomes locales doivent assumer leurs responsabilités.

Cet appel solennel s’est accompagné d’une mobilisation des citoyens ukrainiens pour s’organiser au maximum, afin de résister à l’irruption de formations illégales armées. « Organisez des sections, des bataillons, ceux qui ont combattu en Afghanistan, mettez-vous à leur tête ! » pouvait-on entendre dans les rues de Karkhov. De la tribune du congrès, Alexeï Pouchkov, chef du comité international de la Douma d’État de Russie, a exhorté les Ukrainiens à ne pas accepter la partition du pays, quitte à réorganiser un pouvoir trop central. Il a également déclaré, je cite : « Lorsque la verticale du pouvoir n’existe pas, ou pratiquement plus, le pouvoir des régions augmente, leur opinion devient plus importante et plus prégnante ».
Deux Ukraine se font désormais face. L’une à l’Est, industrielle, russophone, orthodoxe, stable, unie, où les institutions fonctionnent normalement, qui n’acceptera jamais qu’on l’instrumentalise contre la Russie, véritable Mère Patrie. Rappelons en effet, que ce n’est qu’en 1954 qu’une décision unilatérale de Staline a rattaché la Crimée à l’Ukraine. Un simple référendum pourrait très bien entériner la place de République d’Ukraine de la Fédération de Russie…
L’autre à l’Ouest est un pays divisé, où des milices contrôlent les rues alors qu’un Parlement vend ses places, des régions désindustrialisées, aux terres agricoles sous-exploitées, plus russophobes qu’europhiles, et désormais sous la responsabilité des Occidentaux qui ont manipulé leurs pantins pour parvenir à la scission. Que vont-ils en faire ?

Une manifestation était organisée samedi devant l’ambassade d’Ukraine par le Collectif France-Russie d’André Chanclu et Andreï Nikine du Parti ukrainien PVO. Voici les images de notre équipe présente sur place.