Le Centre Russe pour la Science et la Culture de Paris accueille l’exposition “Les Cosaques à Paris en 1814”

Ce mardi 12 novembre, le Centre de Russie pour la Science et la Culture, a présenté une exposition sur « Les Cosaques à Paris en 1814 », organisée par le Musée de l’Histoire d’Etat de Russie, de Moscou. Elle était accompagnée d’un colloque, réunissant les commissaires de l’exposition et deux historiens français, spécialistes de la Campagne de Russie, Marie-Pierre Rey et Sophie Hasquenoph. Cette exposition documentaire était organisée en prélude à la commémoration internationale de la venue des Cosaques à Paris, en 1814, qui sera célébrée en parallèle du centenaire de la première guerre mondiale. Deux ans après 2012, où l’on commémorait « la Grande Guerre patriotique » en Russie et « la Campagne de Russie » en France, il convenait de célébrer un anniversaire moins sanguinaire, réunissant à nouveau la France et la Russie.

Deux ans après la malheureuse campagne de 1812, où Napoléon Bonaparte sacrifia tant de Français et de soldats européens de sa « Grande armée », il semblait important de marquer d’une pierre blanche, la paix enfin revenue. On peut avoir une certaine admiration pour l’officier d’artillerie devenu premier consul, puis empereur des Français, tout en regrettant que son règne n’ait été qu’une longue suite de guerres contre toute l’Europe, qu’il bouleversa avec le plus profond mépris de la vie humaine de ses propres soldats, ou des peuples agressés. Le professeur Jean de Viguerie, dans son ouvrage, « Les deux patries, essai historique sur l’idée de patrie en France », l’a rappelé avec forces citations, comme celle-ci : ainsi des Russes, qu’il allait envahir, il déclara « Nous rejetterons ces Tartares sous leur affreux climats qu’ils ne doivent pas franchir. Qu’ils restent dans leurs déserts glacés, séjour d’esclavage, de barbarie et de corruption où l’homme est ravalé à l’égard de la brute. »

Ces « peuplades du Nord », comme il les qualifiait, bien qu’elles soient baignées de culture française depuis plus d’un siècle, eurent pourtant raison de lui et participèrent à la libération de la France ruinée. Ainsi, quand Alexandre 1er entra dans Paris à la tête de ses cosaques, il fut accueilli en libérateur par les parisiens. Des Parisiens qui furent méfiants tout d’abord, suite à la diffusion une plaquette prussienne qui dénonçait les Russes comme des barbares et les cosaques comme des mangeurs d’enfant. Aussi, quelle ne fut pas leur surprise, quand ils constatèrent que les officiers russes parlaient le français, et parfois même sans accent. Quant aux cosaques, ils furent si bien accueillis par les Parisiens, que de retour chez eux, ils baptisèrent une ville de l’Oural du nom de Paris, comme l’a rappelé un des auditeurs, présent à ce colloque et descendant d’un de ces cosaques ayant installés leur bivouac sur les Champs-Elysées.
Ils étaient entrés dans la Capitale française par la porte Saint-Martin avec Alexandre 1er et quand l’empereur des Français fut déchu, ils l’accompagnèrent jusqu’à l’Ile d’Elbe pour qu’il cessa de nuire. D’éducation française, Alexandre a permis au roi Louis XVIII de revenir d’exil avec sa famille, en lui garantissant son trône et la possibilité à la France de redevenir une grande nation dans le concert européen. C’est ainsi que la victoire d’Alexandre 1er allait rendre aux Français leur dynastie légitime et la paix.

Egalement présent dans la salle, M. Alexandre Bobrikoff, descendant d’officier de régiment cosaque et conservateur du « Musée des régiments de cosaques de la Garde impériale et du passé militaire russe », a rappelé à l’assistance, l’existence de son musée et nous vous invitons, en attendant les commémorations de 2014, à aller le visiter au 12 bis rue Saint-Guillaume, à Courbevoie.