Le patrimoine russe victime des soviets et des nazis, renaît et retrouve toute sa place dans le Cœur des russes

Chaque jour que Dieu fait, la Russie sort du marasme économique dans lequel le marxisme l’a plongé. Dès son coup d’Etat réussi, les nouveaux tyrans s’étaient empressés de faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler la Russie impériale, son église et la propriété privée. Il en avait résulté des pertes irréparables pour le patrimoine sous toutes ses formes. L’abolissement de la propriété immobilière avait privé d’entretien les maisons, les vitrines, les grilles et les jardins. Les campagnes antireligieuses avaient entraîné la disparition, non seulement de la spiritualité, mais d’un grand nombre d’églises et d’objets d’art. S’ajoutant à ces vandalismes, le changement de noms des lieux familiers avait participé au décervelage du peuple russe, maintenu sous une chape de plomb du crime et de la terreur.

Avec la Perestroïka de Gorbatchev, les mentalités commencèrent à évoluer, et se libérant, petit à petit, de la dictature communiste, nos amis russes entament un véritable changement d’attitude vis-à-vis de leur culture ancestrale. Une restauration permanente des témoignages architecturaux et intellectuels de la Sainte Russie, sont là pour en témoigner. Aujourd’hui, ils regardent d’un autre œil, les trésors du passé qui ont survécus à la barbarie et aux vandalismes intellectuel, artistique et monumental.

 

Pendant sept décennies, l’idéologie soviétique s’était orientée sur des visées futuristes en faisant du passé table rase. Avec la Perestroïka, l’histoire reprenant peu à peu sa place, les Russes prennent conscience que ces sept décennies qu’ils viennent de subir, malgré leur caractère dramatique, ne comptait pour presque rien dans le millénaire de leur nation, soit moins de 10%. Ils ressentent douloureusement la disparition de l’histoire sous toutes ses formes, dans la spiritualité, les coutumes, ou les monuments, témoins de leur riche culture patrimoniale.

 

Parallèlement à la renaissance de la religion, les églises et les monuments historiques ont été restaurés. Débarrassés de l’athéisme et du mensonge soviétiques, qui par idéologie avaient débaptisé les noms familiers, les Russes ont rétabli l’ancienne toponymie traditionnelle. C’est ainsi que, dès le 12 juin 1991, un référendum a redonné à Léningrad, son nom historique de Saint-Pétersbourg. S’attaquant ensuite aux symboles de l’Etat, la faucille et le marteau ont été remplacés par l’aigle, et le drapeau rouge par le drapeau tricolore. Ce fut ensuite au tour du patrimoine immobilier, à commencer par le Kremlin de Moscou qui bénéficia d’une restauration exemplaire des bâtiments qui avaient subsistés.

 

Le siège de Léningrad par les armées nazies a été également un drame pour Saint-Pétersbourg. Pendant 900 jours, il a causé des pertes considérables dans les domaines impériaux des environs, où avait séjourné l’armée allemande. Ainsi, Tsarskoïé Sélo, Peterhof et Gatchina avaient été abandonnées en ruines par l’occupant. Il fallut quasiment les reconstruire, ce qui fut à l’honneur du pouvoir de l’époque.

Depuis, les villes et les demeures impériales n’ont cessé de bénéficier de restaurations qui permettent d’ouvrir de nouvelles salles, comme en septembre dernier, une chambre de style pompéïen dans le Palais Catherine,  avec les chambres d’Agathes des Bains supérieurs.

 

A Tsarskoïé Sélo, seul le palais Alexandre avait échappé au vandalisme germanique, sans doute parce qu’il était occupé par l’Etat-major de la Wermarcht qui était installé là, depuis mai 1941. Occupé par la suite, par la flotte soviétique, il fut remis plus tard à la ville de Tsarskoïé Sélo qui décida d’en faire un musée ouvert au public après sa restauration en 1997. C’est toujours très émouvant de s’imprégner de l’ambiance de cette époque, reconstituée à travers des photos, les meubles, les vêtements, les tapis et les différents objets de la famille martyre qui a vécu ici ses dernières années, avant d’être mise aux arrêts par Kerensky et d’être déportée et assassinée en 1918 sur ordre de Lénine à Ekaterinbourg dans l’Oural. Dans ce qui fut autrefois le salon de réception de l’impératrice, le grand portrait en tapisserie des Gobelins de la reine Marie-Antoinette a été replacé. Cette œuvre, d’après Vigée Lebrun, avait été offerte en 1902 par le Président Loubet, au nom de la République française, à la tsarine Alexandra.

 

A la fin du XVIIIe siècle, ce palais avait été construit et décoré par l’architecte italien Giacomo Quarenghi à la demande de la Grande Catherine. Cette commande était pour son petit-fils préféré, le futur Alexandre 1er, à l’occasion de son mariage en 1793 avec la princesse Louise de Bade. Il a été la résidence de prédilection de nombreux membres de la famille impériale lors des générations suivantes.

 

Récemment, la rotonde où Nicolas II, recevait ses invités et mangeait midi et soir le dimanche en famille, a été restaurée dans toute sa splendeur pré-révolutionnaire. A cette réalisation vont bientôt s’ajouter de nombreuses salles dont on termine la restauration des parquets.