Les BRICS veulent tisser leur propre toile internet, pour échapper au contrôle anglo-saxon

La plupart des télécommunications mondiales transitent aujourd’hui via des câbles sous-marins, dont l’installation a commencée au milieu du 19e siècle. L’amélioration de la technologie va permettre une hausse du nombre de câbles, dont la pose fait appel à des technologies de pointe et nécessite l’étude des fonds sous-marins, pour déposer les câbles sur des fonds les plus stables possibles. En 1851, la première liaison a été posée entre la France et le Royaume-Uni. En 2013, ce sont 264 câbles sous-marins de télécommunication qui ont été déposés au fond des mers, pour une longueur totale d’un million de kilomètres.

Le développement de ce gigantesque système planétaire, destiné initialement à permettre la circulation d’énergie et des données, a connu un boom important avec l’essor d’Internet. On estime aujourd’hui que 99% du trafic intercontinental, Internet et téléphone, transite sous les océans. Pionniers dans le développement et la gestion de ce réseau, les puissances occidentales, la France, l’Angleterre et l’Amérique, ont ainsi pu affirmer et accentuer leur contrôle sur le transfert des informations et des communications.

 

Ce contrôle a été confirmé récemment, par l’ex-agent américain Edward Snowden, qui a révélé que si l’Agence de sécurité nationale américaine la NSA, parvenait à espionner la quasi-totalité de nos communications, c’était via la colonne vertébrale d’Internet, a savoir le réseau de câbles et les stations terrestres où atterrissent ces câbles. Au nom de la lutte, contre le terrorisme et le cybercrime, des systèmes permettant de récupérer et de trier les données, incluant les emails et les conversations sur les réseaux sociaux, auraient été installés dans les câbles, comme la révélé un document rendu public par Wikileaks.

La configuration du réseau fait en outre de l’Amérique et du Royaume-Uni les plaques tournantes des télécommunications mondiales. Cette domination anglo-saxonne et transatlantique est en parfaite corrélation, avec l’étude chronologique et territoriale du développement de ce réseau, qui permet de comprendre le caractère pionnier de la liaison transatlantique, mais aussi le développement régulier des connexions dans le Pacifique.

En 2012, un projet passé relativement inaperçu, a été mis en marche par un ensemble de pays regroupant : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, plus communément appelé les BRICS. Leur idée, est de développer un nouveau réseau de câbles, échappant à l’architecture déjà déployée, sous contrôle occidental. Ce projet est destiné à permettre aux BRICS d’avoir un accès « direct » avec les Etats-Unis, mais également avec 21 pays africains. Il faut noter que le Brésil joue un rôle essentiel et actif dans ce projet, puisqu’il participe également à un second projet en lien avec l’Afrique, devant connecter en direct le pays avec l’Afrique du Sud et l’Angola.

Ce  projet n’est bien évidemment pas seulement économique, mais également stratégique et géopolitique. Il vise à permettre aux BRICS de s’émanciper du contrôle occidental, sur la circulation des données et à briser l’influence de ce même pôle, au sein du monde émergeant. La vidéo de promotion de ce nouveau dispositif a-occidental l’exprime clairement, en affirmant que, je cite : « l’ordre ancien et traditionnel dominé par le Nord et l’Ouest n’existe plus »

• Article publié sur le site de VDLRussie par Alexandre Latsa.(Signalé à sa demande).