« Lorsqu’un péché devient une norme de conduite, la société cesse d’être viable » c’est le message du Patriarche Cyril à l’occasion du Noël orthodoxe.

La plupart des chrétiens orthodoxes célèbrent la fête de la nativité, autrement dit Noël, selon le calendrier Julien, le 07 janvier, soit deux semaines après la plupart des églises chrétiennes occidentales qui respectent elles, le calendrier grégorien. Le Président Russe a pris coutume de visiter différentes églises russes lors des grandes fêtes religieuses. Préférant demeurer à Moscou pour la fête de Pâques, Vladimir Poutine a pris l’habitude de voyager dans toute la Russie pour les fêtes de Noël. Il a ainsi assisté à de nombreuses messes de Noël à travers le pays, à Saint-Pétersbourg où il fut baptisé. Dans la région de Tver, où ses parents avaient été baptisés. Dans la région de Kostroma, en Carélie, dans la ville de Velikiy-Ustyug, dans la région de Moscou, mais aussi en Yakoutie où les températures avoisinent le plus souvent les moins 50 degrés Celsius. Cette année, le Président de la fédération de la Russie assistait, avec environ 400 personnes, à la messe de Noël de l’église de « La Sainte Face du Christ Sauveur », nouvellement construite à Sotchi, sur les fondations d’une église byzantine du 9ème siècle. Après avoir écouté la retransmission du discours du patriarche Kirill, il a offert à l’archimandrite Flavien, une icône russe du XIXème siècle en tilleul et feuille d’or, représentant la Sainte Face du Christ Sauveur.

Le Premier Ministre Dimitri Medvedev assistait de son côté à Moscou à l’office de la cathédrale du « Christ Saint-Sauveur », accompagné de son épouse. Le Patriarche de Moscou et de la Russie Cyrille qui procédait à la cérémonie, lui a souhaité de continuer à servir sa patrie avec l’aide de Dieu. Rappelons que lorsqu’il était président, Dimitri Medvedev avait tenu à faire son premier voyage officiel à Paris et le couple s’était recueilli dans la cathédrale de Notre-Dame, à l’immense surprise des officiels Français. Cette année une exposition exceptionnelle s’est tenue dans la cathédrale du Christ Sauveur, permettant aux croyants d’admirer les cadeaux que les mages d’Orient ont présentés au nouveau-né Jésus. Ces précieuses reliques ont quitté pour la première fois, le monastère Saint Paul sur le Mont Athos dans lequel elles sont conservées depuis le XVe siècle. Elles voyageront ensuite à Saint-Pétersbourg, puis à Minsk en Biélorussie et enfin à Kiev en Ukraine, afin de rappeler l’indéfectible lien spirituel qui unit les populations orthodoxes. La légende raconte que peu de temps avant sa mort, la Vierge Marie a fait don de ces cadeaux à deux femmes. Plus tard ces reliques ont été apportées à Byzance, et après la conquête turque en 1453, elles ont été amenées au Mont Athos par une religieuse serbe, prénommée Marie. Les moines du mont Athos croient que les présents des rois mages ont le pouvoir de guérison et témoignent ainsi de la venue du Christ en ce monde.

Dans un entretien accordé à la principale chaîne publique russe, le patriarche Cyrille a mis en garde contre la justification des péchés au niveau juridique. L’Église orthodoxe russe a exprimé à plusieurs reprises, sa préoccupation face aux processus se déroulant en Europe, dont la légalisation des mariages homosexuels, je cite : « Nous vivons une époque où, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un péché est légalisé, implanté de force par l’État… Lorsqu’un péché devient une norme de conduite, la société cesse d’être viable ». fin de citation. Quoi de plus normal pour un pays qui revendique ses racines chrétiennes retrouvées et une spiritualité qu’une idéologie avait tenté de lui arracher. La fréquentation des offices a été multipliée par 7 et le nombre d’orthodoxes en Russie a quadruplé en 24 ans. Le nombre d’athées quant à lui a diminué, passant de 32 % à 19 %. Rien que dans la capitale russe, plus de 230 000 personnes ont participé aux services religieux, dans les 362 églises que compte le territoire de Moscou. Voilà de quoi faire réfléchir nombre d’Européens qui subissent le militantisme antichrétien de rigueur, de leurs autorités. Comme en France : où le gouvernement offre une impunité totale au groupe des « Femen », où les dégradations des églises se multiplient ; où l’on interdit aux cloches de sonner, quand on ne détruit pas les églises au lieu de les vendre ; et où fêter l’épiphanie devient « anti-républicain » dès lors qu’est mentionnée l’origine religieuse de la fête. Une note d’espoir cependant, la construction à Paris d’une nouvelle église orthodoxe russe, récemment autorisée par la France, qui doit débuter en juin 2014. Elle comprendra un centre cultuel mais aussi culturel et une école franco-russe. Un futur havre de paix et de recueillement en plein Paris.