M. Bricolage en Afrique du Sud : le champion de l’apartheid politique reçoit une leçon de démocratie du président Zuma.

Heureux qui comme François Hollande a fait un beau voyage et s’est rendu en Afrique du Sud pour y renforcer les relations entre les deux pays. A en croire les médias français, ce séjour de deux jours fut un véritable succès pour le président français. Accompagné de huit ministres et d’une vingtaine de chefs d’entreprises, il aurait enchainé victoires diplomatiques et économiques. Examinons de plus près, le bilan de ces deux jours de déplacement.

Premier objectif : l’amélioration des relations diplomatiques. François Hollande s’est entretenu avec le président Jacob Zuma des dossiers sensibles comme le Mali, la République Centrafricaine ou la République démocratique du Congo. Vaste programme et intention louable, car pour la majorité des observateurs comme pour les chefs d’états africains, la politique extérieure française est devenue complètement incompréhensible, voire schizophrénique. Trahissant les accords de défense passés, ou abandonnant amis comme partenaires, Paris n’a de cesse d’intervenir politiquement, puis militairement, en créant des situations inextricables, comme en Libye ou en Côte d’Ivoire. Le président Zuma a d’ailleurs rappelé toutes ces contradictions et a condamné la politique d’ingérence des puissances atlantistes en général sur le continent africain et au Moyen-Orient, leur déniant ainsi, tout droit d’intervenir sans mandat de l’ONU. Il faut en effet un sacré culot pour prôner une émancipation et une responsabilisation des nations africaines au nom du droit international pour résoudre des problèmes continentaux que l’on a soit même contribué à créer. De même, une divergence de fond est apparue concernant la Cour Pénal Internationale. Le Président Zuma a rejeté la partialité de cette institution, notamment concernant les responsables politiques africains. Il a souligné surtout l’impunité des nations occidentales et de leurs alliés, malgré les incessants crimes de guerre ou contre l’humanité dont ils ont fait preuve. Premier objectif raté, et premier échec donc pour M. Bricolage.

Second objectif : le chef de l’Etat français aurait endossé l’habit de VRP de la République, pour décrocher quelques marchés juteux. Principale puissance régionale, l’Afrique du Sud a besoin d’importants aménagements dans les infrastructures du transport et de l’énergie. Deux domaines parmi lesquels les entreprises françaises disposent encore d’atouts et d’un savoir-faire indéniables qui ont permis la signature de contrats d’une valeur de plus de 6 milliards d’euros au bénéfice d’Alsthom et de GDF Suez, pour la fourniture de trains et de centrales thermiques. De quoi apporter normalement une bouffée d’oxygène à une industrie française placée sous assistance respiratoire, et dont les usines ferment les unes après les autres. Et bien non ! Même pas. Car si huit mille emplois devraient bien être créés, ce ne sera certainement pas en France… mais en Afrique du Sud ! Car tout serait fabriqué sur place, la France formant même les cadres des futures usines. De quoi relativiser les mérites commerciaux de M. Bricolage qui aurait dû en rester sur ce demi-échec et rentrer au plus vite en France.

Au plus bas dans les sondages, avec moins de 23 % d’opinions favorables, le président par défaut des Français, a cependant, cruellement besoin d’améliorer son image. Conspué dans son pays, a droite comme à gauche, il peut pourtant compter sur son équipe de communication qui vient d’enterrer ce qui lui reste de crédibilité, en plaçant son voyage sous le signe de la tolérance et du vivre ensemble. Ca c’est de la com. ! En effet, ces concepts éculés et vidés de leur sens, censés faire rêver les Français à des lendemains meilleurs, ne font plus recettes depuis belle lurette en Hollandie. L’explosion du chômage, la dette publique, l’insécurité, les impôts et l’immigration incontrôlée, y font grandir le mécontentement général. Une communication à des années lumières des réalités des Français. Et ce ne sont pas les trémoussements de la première favorite ou sa rencontre d’un couple lesbien avec enfant, qui vont réconcilier les Français.

Ce gouvernement parait bien plus inspiré par le régime de l’Apartheid politique que par celui de la réconciliation nationale : d’un côté on revendique la tolérance et le vivre-ensemble au nom des minorités qui minent la démocratie ; de l’autre on ostracise la majorité qui revendique la défense de la famille, de l’économie et de la patrie. Cependant, les Français ne semblent pas dupes et ils se demandent à quoi peuvent encore servir des voyages, aussi coûteux qu’inutiles, pour un chef de l’Etat qui ne contrôle ni les rênes de son pays, ni les déclarations cacophoniques de son propre camp. Certains esprits taquins auraient même suggéré à François Hollande et à Madame Trierwiller de faire des économies substantielles, conformément aux déclarations de réduire les dépenses de la présidence, en se rendant la prochaine fois dans un pays qu’ils ne connaissent pas bien encore, un pays bien plus proche : celui de la France qui souffre au quotidien. Hyppolyte Taine écrivait : « On voyage pour changer, non de lieu mais d’idées ». Alors inutile de faire 8700 kilomètres, de faire semblant de comprendre l’anglais et pas besoin non plus d’une armée de communiquants et de journalistes en rupture avec le monde réel. Il faut juste apprendre à parler aux Français dans la langue qu’ils comprennent.