Mariage pour tous : le maire de Bollène, Marie-Calude Bompard, entre en résistance

C’est le 27 aout que s’est ouverte une enquête préliminaire pour déterminer la culpabilité de Mme Bompard. Mme Bompard a beaucoup fait parler d’elle depuis qu’elle a refusé de marier deux jeunes femmes dans sa mairie de Bollène. Depuis que la loi Taubira a été adoptée par le parlement et le sénat, au mépris du peuple français, de nombreux maires ont déjà exprimé leur refus de célébrer les unions civiles des individus de même sexe. Les deux principaux exemples sont ceux des communes d’Arcangues et de Mésanger. Mais à coup de menaces, les élus ont dû céder, soit en officiant eux-mêmes, soit en déléguant à un de leurs adjoints. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut débourser 1000 € d’astreinte tous les jours.

Cette fois-ci la partie s’annonce moins facile, car Mme Bompard, membre de la Ligue du Sud, un parti patriotique et nationaliste, a d’ores et déjà déclaré qu’il était « impossible » pour elle de célébrer un tel mariage, ou de déléguer la tâche à un autre élu. Afin de ne pas être mal comprise, la maire de Bollène a rencontré les deux jeunes femmes désireuses de se marier. Elle a pu leur expliquer sa vision de la famille, ainsi que les raisons, majoritairement morales et religieuses, qui l’empêche de les marier. Elle a rappeler également, que la majorité des opposants à la loi Taubira se battent contre la loi et pas contre les homosexuels, contrairement à ce qu’insinue le lobby gay, représenté par le collectif LGBT.

Mme Bompard a écrit une lettre au ministre de l’intérieur pour réclamer l’instauration d’une clause de conscience qui avait pourtant été promise par François Hollande.  En effet, il ne peut y avoir de liberté de pensée, sans séparation du domaine légal et du domaine moral. Or si le mariage pour les invertis est devenu légal, ses conséquences, à long et à moyen terme, pour les enfants et la société, sont plus qu’inquiétantes et ne le rendent pas moral aux yeux de tous, bien au contraire.

Cette affaire met aussi en avant les dissensions qui règnent au sein du Front National. Marine Le Pen ayant fait savoir, juste après le passage de la loi, qu’elle supprimerait celle-ci, en cas d’élections. Alors que le vice-président du parti, Florian Philippot, a déclaré que Mme Bompard devait « se plier à la loi », et que « l’argument religieux était « irrecevable ». Ce n’est pas pour rien si ce spécialiste des coups de pub, et désormais véritable idéologue du Front National, a évité de se rendre aux différentes Manif Pour Tous : cela semble être une question de principe. Cette déclaration fait ressortir la position ambigüe qu’a adopté le Front National concernant le mariage pour tous. Au moment où la Manif pour Tous battait son plein, la présidente du FN, Marine Le Pen, a refusé de participer aux cortèges, où étaient pourtant les trois députés du parti : Marion Maréchal Le Pen, Gilbert Collard et Bruno Gollnisch. La constitution de listes aux Européennes et aux Municipales, emmenées par les leaders de la Manif pour tous, risquent donc d’amenuir les chances du FN, de réaliser de très bon scores, lors de ces échéances de 2014.

Concernant le mariage des deux femmes, il sera célébré par l’adjointe à la culture de la ville. Mais l’enquête sur Mme Bompard reste d’actualité et la menace des cinq ans de prison et des 75 000 € d’amende continue de planer.  Quoiqu’il en soit, cette affaire est engagée et risque fort de se transformer en bras de fer, entre Mme Bompard et la justice socialiste.
Espérons que son attitude face à une loi qui est réprouvée par la majorité des Français, inspirera d’autres élus. Car dans un pays où le gouvernement fait arrêter les manifestants pacifiques et pas les délinquants ; dans un pays où le gouvernement déclare la guerre pour des intérêts étrangers ; dans un pays où le gouvernement est dépassé par les questions d’actualités comme la dette publique ou les retraites ; dans un pays où le gouvernement écoute exclusivement les minorités et néglige la voix du peuple, il faut que la réaction vienne de la base pour monter haut.