Première guerre mondiale : les commémorations du centenaire commencent bien mal en Hollandie.

C’est pathétique. Même ça, ils n’ont pas été capables de le faire correctement. Un siècle pour s’y préparer, il est difficile de demander plus. Et bien non… En Hollandie, même les commémorations du centenaire de la Grande Guerre Patriotique de 14/18, c’est du n’importe quoi. Du grossier. De l’amalgame. De l’irrespect. Bref, du bricolage.

Le discours du Président Hollande, prononcé depuis l’Élysée, fut en lui-même, un salmigondis de poncifs et de mélange des genres, où le sacrifice des Poilus de 14/18, devait répondre à la crise économique de 2013. Faut-il n’avoir jamais tenu un fusil dans la main, pour oser la comparaison. On se demande même si M. Bricolage, comprend le sens des mots qu’il prononce, je cite : « La Grande Guerre a beaucoup à apprendre à la France d’aujourd’hui », Certes.  et il continue : « Elle nous rappelle d’abord la force d’une France quand elle est rassemblée. Y compris dans la tourmente. Elle nous rappelle la solidarité qui permet de donner un sens à ce qui réunit ». Oui, pourquoi pas. Mais il conclut : « Elle nous rappelle l’intransigeance que nous devons avoir face au racisme». Et là les bras vous en tombent. Les Français se sont battus contre les Allemands, pour que le territoire national reste français. Lutter contre les « boches », les « chleus » était bien de la xénophobie, pas même du racisme. Fallait-il donc que les Poilus de 14/18 mettent crosse en l’air, pour lutter contre le racisme, et accueillir avec tolérance des voisins quelque peu grognons, déjà venus en 1870 ? Il est vrai que nombre de soldats allemands de 14/18, doivent regretter de ne pas être venu en France, via une ligne directe à Roissy, avec des valises, pour toucher allocations familiales, retraites et AME, sans tirer un coup de fusil… C’est en effet, plus simple aujourd’hui de conquérir la France, qu’en 1914!

Mais le ridicule le plus abject fut atteint, lorsque l’Élysée, par un tweet émanant du compte officiel de la Présidence, censé rendre compte de l’allocution en 140 signes, lâchait, je cite «  Commémorer 14/18, c’est souligner l’héroïsme discret du Résistant, saluer la dignité du Juste qui cache un Juif au péril de sa vie. » Fin de la citation, close par un hashtag « Centenaire2014 »… Cet anachronisme est insultant, pour les combattants de 14/18 comme pour ceux de 39/45. Et il en dit long sur les œillères d’une caste politicienne française, qui ne peut voir la réalité, qu’au travers du prisme déformant de la soumission au politiquement correct. Les services de communication de l’Élysée ont eu beau essayer de se défendre, en parlant des commémorations des 100 ans du début de la Grande Guerre, des 70 ans de la fin de la seconde (et pourquoi pas aussi le milieu du mandat de Hollande, car, en matière de désastre, c’est pas mal aussi), rien n’y a fait. Les Tweets se sont déchaînés, sous le hashtag #FaisTonHollandeEnHistoire. Les internautes français, décidément plus lucides que ne veut bien le croire sa pseudo-élite politique, ont ironisé à coups de tweets et l’on a pu ainsi lire, je cite : « Grâce au débarquement de Normandie lors de la bataille de Verdun, Napoléon repoussa Jules César », ou bien « Les Anglais ont arrêté Jeanne d’Arc à Varennes en 1789 et l’ont envoyée en exil à Sainte-Hélène où elle fut guillotinée », ou encore « Le sacrifice des poilus LGBT morts au champ d’honneur ne doit plus être occulté »

Déjà, il est surprenant de lancer les commémorations de la première guerre mondiale, en 2013… alors que le centenaire officiel, du début de la plus grande guerre civile européenne, sera le 4 août 2014. Les plus mauvaises langues disent que François Hollande, voulant à tout prix y participer alors qu’il est de moins en moins sur d’être encore là l’année prochaine, a préféré s’y prendre à l’avance…
Ensuite, il y a commémorations et commémorations. Les socialistes, le premier ministre Lionel Jospin en tête, déjà en 2002, ne retiennent de 14/18 que le cas des fusillés pour l’exemple. Or, 650 soldats ont été passés par les armes, pour des faits relevant de la désobéissance militaire durant le premier conflit mondial, pour un total de 740 fusillés, en comptant les crimes de droit commun et l’espionnage. La France a perdu 1 million 397 800 soldats et 300 000 civils. Alors réduire 14/18 à 0,04% des tués, c’est un peu juste, mais ce n’est pas le juste dont parle le twitt de l’Élysée.

François Hollande, dans son discours, a déclaré souhaiter, je cite, « au nom de la République qu’aucun des Français qui participèrent à cette mêlée furieuse ne soit oublié. Il a ajouté: […] Cent ans plus tard, il nous revient d’aborder dans un esprit de réconciliation cette douloureuse question des fusillés ».  Evoquant ceux qui furent vaincus « par l’angoisse, par l’épuisement, nés de conditions extrêmes qui leur furent imposées » le chef de l’état a conclu en rappelant que, je cite « Certains furent condamnés de façon arbitraire et passés par les armes. […] C’est pourquoi je demande au ministre de la Défense qu’une place soit accordée à l’histoire des fusillés au musée de l’Armée, aux Invalides, dans ce lieu qui porte le récit de la guerre ».  fin de citation.

Faire le tri entre les sous-officiers qui protestèrent contre les assauts sanglants et inutiles des Mangin et des Nivelle, et les quelques cas de désertion face à l’ennemi, pourquoi pas. On ne peut d’ailleurs qu’être admiratif du courage et de l’esprit de sacrifice, de cette génération de Français qui a fait face, dans les pires conditions. Des conditions que l’esprit humain d’aujourd’hui ne peut pas concevoir ni même imaginer. Mais il faudra alors que M. Bricolage aille jusqu’au bout de sa logique et reconnaisse que l’homme qui a mis fin, et aux assauts sanglants, et aux mutineries, et aux fusillés pour l’exemple, n’est autre que le Maréchal Pétain, adulé par les Poilus de 14/18 pour ses tactiques épargnant le sang des soldats. Peut-être que le véritable « esprit de réconciliation », recherché par François Hollande, devrait le conduire, enfin, 100 ans après, à accéder à la dernière demande du maréchal Pétain, qui fut de reposer au milieu de ses hommes, à l’ossuaire de Douaumont. Aucun président de la République n’a eu le courage de le faire, même si François Mitterrand faisait fleurir chaque année sa tombe à l’Ile d’Yeu.

Une fois encore, le parti pris idéologique qui a marqué le premier discours de ces commémorations du centenaire de 14/18, laisse présager de grandes déceptions pour les années à venir.
Heureusement, la Hollandie ne sera pas la seule à commémorer la Grande Guerre. Outre un très grand nombre d’initiatives privées, prises par des Français anonymes, la Voix de la Russie, en collaboration  avec la Société historique russe présidée par Sergeï Narychkine, qui est aussi le président de la Douma, va lancer un site internet en quatre langues, russe, anglaise, française et allemande. Véritable Plate-forme internationale, mêlant vidéos, interactivités, cartes, photographies, écrits, ce site permettra d’avoir une vision d’ensemble de la Grande Guerre.
ProRussia.tv s’y associera en lançant un site reprenant, au jour le jour, les évènements passés entre le 3 août 1914 et le 24 juillet 1923, date du Traité de Lausanne et point final de ce conflit.