Rentrée des classes manquée pour M. Bricolage, ni crédit, ni solution, pas même une audience.

Une fois de plus François Hollande a tenté de rassurer les Français lors de sa dernière intervention télévisée. Et une fois de plus il a peiné, pour ne pas dire échoué. Reconnaissons-lui au moins le mérite d’avoir essayé, alors que l’exercice devient de plus en plus difficile. D’ailleurs, le président le plus impopulaire de la cinquième république, avec moins de 25% de Français satisfaits, ne convainc plus personne, à part lui, et encore ! Sa méthode Coué, qui vise à répéter à l’envie, en espérant que cela devienne possible un jour, ne semble plus faire illusion, tant son numéro était surjoué, de l’avis même des commentateurs politiques français les plus bienveillants à son égard. Par magnanimité, nous passerons sur la pseudo fermeté de la France vis à vis de la Russie sur le dossier syrien, alors qu’elle a été écartée des discussions entre Washington et Moscou en ce qui concerne l’arsenal chimique de Damas. Un passage pourtant mémorable illustrant parfaitement le ridicule de M. Bricolage. Hélas, pour lui, l’autosatisfaction qu’il affiche ne lui permet malheureusement pas d’apporter les réponses concrètes attendues par les Français, qui ne sont plus dupes de la situation réelle de leur pays alors que tout est fait, pour la leur cacher. Des fois qu’ils réclameraient justice, et surtout compensation, pour le matraquage fiscal et social qu’ils subissent presque sans broncher tout en s’appauvrissant.

A ce sujet justement, Les Français ont bien senti que du matraquage, ils allaient très bientôt passer à une bastonnade en règle. Faisant d’une-pierre-deux-coups, M. Bricolage tente de rassurer ses alliés écologistes, à 6 mois des Municipales et de faire avaler la pilule fiscale sous couvert de lutte pour l’environnement. Une tentative de plus, de remplir les caisses désespérément vides d’un Etat qui continue de vivre au-dessus de ses moyens et d’envoyer l’Armée française partiellement démembrée, dans des opérations ruineuses. Au lieu de contribuer à créer des richesses, génératrices de revenus et de prestations, le gouvernement continue de croire qu’il suffit de créer de nouveaux impôts pour financer une dette qui augmente de 3 000 euros par seconde, soit 600 000 euros par jour.

Représentant 55% du PIB en 1995, sous le gouvernement Juppé, et 91% aujourd’hui, elle atteindra bientôt près de 2000 milliards, conséquence d’une gestion catastrophique des fonds publics et de l’impossibilité pour l’Etat d’emprunter comme auparavant, sans intérêts. Une austérité, qui porte le doux nom de « rigueur budgétaire », aggrave la situation et étrangle les forces vives du pays, qui sont les seules à en supporter la charge. Le régime socialiste français continue d’emprunter pour l’instant, à un taux pas trop élevé, à des fonds souverains américain, saoudien et qatari. On peut alors légitimement se demander s’il n’y aurait pas une corrélation possible pour expliquer la position isolée de la France concernant la Syrie et sa dépendance financière vis-à-vis de l’Arabie saoudite et du Qatar, dont le nouveau Prince régnant a été reçu en grande pompe, cette semaine à Paris.

Comme chacun le sait dorénavant, le mécanisme de la dette est totalement artificiel et ne repose que sur de l’argent qui n’existe pas réellement et des marchés truqués. La France elle-même annule régulièrement les dettes de pays africains, alors que son budget réclame des rentrées rapides de fonds. Les Français découvrent à leur tour la véritable spoliation de leur Etat, par un système bancaire, qui outre le fait d’avoir vidé leurs économies, s’est arrogé l’unique émission de monnaie tout en réduisant sa valeur en imprimant de la fausse monnaie légalement. La dette des Etats est en réalité devenue un prétexte à la disparition des services publics, comme en atteste la perte progressive de prestations sociales ou la direction prise par la Grèce au bénéfice de groupes privés et un alignement progressif des sociétés sur un modèle anglo-saxon, contenu dans le traité transatlantique en cours de négociation avec l’Union Européenne.

A défaut d’être prodigues de solutions, les socialistes ne sont pas avares de promesses. Il est vrai qu’elles n’engagent que ceux qui y croient. De François Hollande à Jean-Marc Ayrault, en passant par Pierre Moscovici, le gouvernement prévoyait non pas une pause, mais une baisse des impôts (Si ! Si !), ainsi qu’une baisse du coût du travail et une simplification administrative, sensées apporter un ballon d’oxygène aux entrepreneurs et une relance de l’emploi. Hélas ! Les nouveaux impôts et le carcan administratif contribuent à développer un chômage sans précédent, avec près de 1000 demandeurs supplémentaires par jour et de nombreux emplois précaires, soit près de six millions de chômeurs réels. Les gouvernements successifs n’ont fait que reculer l’échéance qui se dessine, en partageant les mêmes dogmes économiques, les mêmes politiques, la même absence de patriotisme économique à de rares exceptions ou tentatives jamais suivies d’effets. Gauche, droite, la France est groggy mais pas encore KO. Soit elle jette l’éponge, soit elle se redresse avant le décompte final qui l’éliminera définitivement. Elle doit pour cela se rappeler de ce qu’elle fut avant de perdre sa souveraineté, tant politique qu’économique, elle doit rassembler son courage et ses énergies et serrer les poings. Bref, tout le contraire de ce que fait sa caste politique actuelle.