Saint-Pétersbourg bannit Robespierre de ses quais et rend son nom au quai de la résurrection

Alors que le sinistre Peillon, veut replonger l’Education nationale dans les affres de l’Ecole révolutionnaire et que la France continue à encenser les bouchers de la révolution de 1789, comme Danton ou Robespierre, en attribuant leurs noms aux rues ou aux stations de Métro, la Russie quant à elle, se débarrasse des symboles révolutionnaires qui ont ensanglantés la France à la fin du XVIIIe siècle. C’est le cas de la cité de Saint-Pétersbourg, où la commission toponymique de la ville a décidé de se débarrasser de ce criminel, précurseur de Lénine et de Staline, en rendant son nom de « quai de la Résurrection », au « quai Robespierre » dont il avait été affublé en 1923. Comme ce fut le cas pour le quai des Français – aujourd’hui appelé Koutouzov – qui avait été renommé quai Jean Jaurès, en 1918.

Le quai de la Résurrection (quai Voskressensky) avait  été ainsi nommé du nom de l’église qui s’y trouvait au XVIIIème siècle, à l’angle de la perspective Tchernychevsky et de la rue Chpalernaïa. Bordant la Neva sur la rive gauche, le quai de la Résurrection s’étale donc en plein centre ville, entre la perspective Liteïny et le quai Smolny. En rendant à ses rues leurs noms historiques, la Russie exorcise le lourd passé criminel laissé par le gouvernement soviétique. Elle répond ainsi à l’URSS qui avait systématiquement débaptisées les noms des villes, comme ce fut le cas pour Saint-Pétersbourg rebaptisée Leningrad, ou Nijny Novgorod rebaptisée Gorky ou encore Volgograd plus connue sous le nom de Stalingrad…

Les fantômes terrifiants du passé soviétique sont encore évoqués dans le quartier, par les deux sphinges en bronze, commandés par la ville de Saint-Pétersbourg en 1995 à Mikhaïl Tchemiakine. Ce monument en « souvenir de toutes les victimes des différentes répressions politiques qu’a connues la Russie et l’URSS  ». représente donc deux sphinges affublés d’un visage séparé en deux parties : celle qui regarde vers les beaux immeubles est un doux visage de femme. Celle qui regarde vers la sinistre prison des Croix, sur la rive opposée, représente, quant à elle, un squelette. Toute proche, sur une petite place, entre la rue Chpalernaïa et l’ex-quai Robespierre, une statue de la célèbre poétesse Anna Akhmatova, a été érigée en 2006. On peut lire sur son piédestal, des vers de son fameux poème Requiem, ainsi que quelques strophes de grands auteurs de ses contemporains. La poétesse regarde au-delà, vers la prison, où tant de ses familiers ont été incarcérés, avant de connaître un sort funeste. La sinistre prison des Croix sur l’autre rive, tient son nom de ses deux bâtiments cruciformes en briques. Au plus fort des répressions staliniennes, jusqu’à 12.000 personnes s’entassèrent, à vingt par cellules de 8 m2, avant d’être exécutées ou envoyées au goulag. Ce sinistre bâtiment de brique rouge connaîtra lui aussi une sorte de résurrection en devenant dans le courant de 2014, un hôtel et des ateliers d’artiste. Plus que jamais Saint-Pétersbourg renoue avec sa vocation innée de ville d’art et de culture.