Suisse contra USA

Dans le conflit fiscal qui oppose les banques suisses avec les Etats-Unis, les parlementaires suisses ont refusé de suivre le gouvernement fédéral qui souhaitait traiter en urgence cette question, suite à l’ultimatum imposé par Washington. Le Conseil national helvétique a décidé de geler l’examen de la loi, tant que le Parlement ne sera pas informé en détail, du programme et des garanties offerts par Washington pour abandonner sa poursuite des établissements bancaires suisses ayant pu encourager la fraude fiscale de citoyens américains.
La ministre suisse des Finances avait annoncé que selon leurs habitudes de négociations à sens unique et léonin, les Etats-Unis avaient proposé un «programme unilatéral» pour régler ce conflit initié par leur soin. Le contenu de ce programme ne devant pas être publié à la demande de Washington, qui se réservaient le droit de le faire selon son bon vouloir, une fois que la loi aurait été adoptée. Cette étonnante proposition a provoqué un émoi légitime parmi la population, au point que la presse qui s’en ait fait l’écho, a titré au sujet de cette affaire «le diktat américain», ou la «Lex USA». Les partis politiques suisses qui représentent encore leur population et non des intérêts qui leurs sont contraires, n’ont pas compris que le gouvernement leur demande d’approuver un programme, dont le contenu ne leur avait pas été divulgué. Contrairement à ce qui se passe en France, mais ce n’est pas une nouvelle en soi, législatif et exécutif suisses ont des pouvoirs et surtout des responsabilités propres. Ce que veut le gouvernement ne sera pas obligatoirement accepté par les représentants du peuple suisse, quelque soit leur couleur politique qui expriment leur vote en fonction de leur conscience et non d’une discipline de partis. Un exemple de plus à méditer pour bon nombre de peuples européens dont le pouvoir a été confisqué, au nom de la démocratie.