Syrie encore : après le vampire des carpettes, un nouveau pantin médiatique arrive au secours de Laurent Fabius

La rencontre à Genève des ministres russe et américain des affaires étrangères a abouti, comme le suggérait Moscou, à la conclusion d’un accord portant sur le désarmement du potentiel chimique syrien. Pour la première fois depuis deux ans, l’initiative diplomatique de la Russie permet d’entrevoir une issue politique à la crise syrienne, tout en permettant au président Obama de sortir de l’impasse, dans laquelle il s’était fourvoyé sur insistance de la France. Jusqu’à présent, toutes les propositions formulées par Moscou ou Damas étaient systématiquement rejetées. Cet accord, s’il est suivi d’effet, démontre qu’il y a de moins en moins de raisons d’entamer une opération militaire en Syrie qui placeraient les Etats-Unis, la France et leurs alliés « hors-la-loi » du Droit International.

Or, depuis les pseudos charniers ou les fausses preuves présentées à l’ONU pour justifier l’invasion du Kossovo, comme de l’Irak, et plus récemment le démembrement de la Lybie, il existe une tactique avérée de manipulation de l’information dont usent sans vergogne  les puissances atlantistes. On connaît également les raisons, plus matérialistes et géostratégiques que philanthropiques, qui poussent les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Turquie, Israël et les dictatures du golfe persique, à s’associer contre la Syrie de Bachar El Assad. Mais ce que l’on ne comprend pas bien c’est l’intérêt français ? Et malgré l’isolement de plus en plus manifeste de Paris, la valse des « va-t-en-guerres » venus prêter main-forte à un Laurent Fabius qui peine à convaincre des Français massivement opposés à une intervention militaire, suit son cours dans les médias.

Un imposteur chassant l’autre, après l’inénarrable vampire des carpettes BHL, voici le retour inattendu de son insupportable alter ego, « le boucher des Balkans » Bernard Kouchner. Alors que l’ONU n’a pas rendu son rapport et que l’absence de présentation de preuves objectives, ne permet pas d’imputer quoi que ce soit au pouvoir de Bachar el Assad, il interprète sans vergogne son éternel numéro de dénonciateur de « salauds » et accuse les partisans d’une solution diplomatique de soutenir un « dictateur qui gaze des enfants ». Rien que cela ! Bien sûr, aucun journaliste français n’a osé l’interroger sur son implication dans le trafic d’organes entre l’Albanie et Israël, qu’il couvrit volontairement ou non, de son autorité de gauleiter du Kossovo sous occupation américaine. Ces crimes ont pourtant été dénoncés par l’ancien procureur du TPI, Carla Del Ponte, celle-la même qui accuse aujourd’hui les rebelles syriens d’être les utilisateurs de gaz sarin. Laurent Fabius, BHL et Bernard Kouchner forment un trio confraternel infernal, sortis d’un  nouveau bal des vampires, sûrs d’eux mêmes et dominateurs, parlant au nom de la France et du peuple Français tout en lui déniant le droit de penser ou d‘agir autrement.

Douze ans après les évènements du 11 septembre qui ont  justifié une fantastique opération militaire, permettant aux Américain de multiplier leurs bases en Afrique, en Asie et en Orient, la paix mondiale demeure fragile. L’administration Obama a trop promis au lobby israélien et à l’Arabie Saoudite, pour abandonner toute action militaire. Experts dans l’art de prêcher la paix, mais ne prospérant que par la guerre, la prochaine étape des stratèges américains devrait être de lancer un ultimatum, imposant la démission du président syrien et le transfert du pouvoir à un gouvernement intérimaire, qui devra être composé d’au moins la moitié des représentants de l’opposition. S’ensuivra une dissolution de la garde nationale Syrienne et la poursuite des fonctionnaires qui auraient participé selon eux aux évènements du 21 Août.

Pourtant la question que chacun devrait se poser légitimement est : qu’est-ce qui a poussé des pays arabes comme la Syrie, à se doter d‘armes chimiques et surtout qui les leur a fournies ? On se rendrait alors compte que c’est la menace représentée par les programmes nucléaire, chimique et bactériologique israéliens, ainsi que la politique agressive de l’Etat hébreu, qui ont incitées les puissances arabes à se doter à leur tour, d’une possibilité de dissuasion. Quant aux fournisseurs, on retrouve les Etats-Unis, la Hollande, la France et la Grande-Bretagne, qui pour cette dernière a vendu des produits jusqu’en 2012 ! De plus, comme le fit une simple secte japonaise, la préparation et l’utilisation d’armes chimiques ne devrait pas être trop difficile pour des terroristes qui ont su coordonner des attentats aussi sophistiqués que ceux du 11 septembre.

Sachant qu’il n’aura fallu que deux ans, et de simples présomptions, pour rassembler une force militaire conséquente, en vue de faire plier Damas, pourquoi ne pas profiter de la présence des flottes américaine, russe et bientôt chinoise, pour contraindre Tel-Aviv d’abandonner à son tour son stock d’armes de destructions massives ? De même, il serait aisé d’imposer les résolutions bafouées de l’ONU qui visaient à libérer les territoires occupés et colonisés illégalement. Une situation qui perturbe les relations internationales depuis près de 60 ans. Et ce ne sont pas les preuves qui manquent, de l’utilisation de moyens militaires contre des populations civiles, le plus souvent contraintes à l’exode, sans parler d’emprisonnement abusifs, de torture légalisée, de ségrégation ethnique et religieuse, d’embargos sur les denrées comme les produits de première nécessité ou même de l’invasion du Liban.

Cette singularité incompréhensible est due à une conception tortueuse du droit international et à des mensonges d’états relayés par les pouvoirs politiques comme médiatiques. A moins que pour une raison ignorée certains états ne soient au-dessus des lois. C’est peut-être cette fameuse exception à laquelle faisait référence le président Obama. Une conception que ne partage pas la Russie qui ne voit pas de différences entre les nations et qui, comme le poète Victor Hugo, estime que la première égalité c’est l’équité.