Syrie : quand les pays agresseurs sabotent la réunion qu’ils ont eux-mêmes demandée

Plus la date de la tenue de la conférence de Genève se rapproche, plus les tentatives de sabotage se multiplient. Certaines nations impliquées, dans le conflit syrien, préfèrent visiblement une bonne guerre à une mauvaise paix pour leurs intérêts propres. Les récentes déclarations d’avantager le dialogue là où les armes ont échouées, sont contredites par les faits. A l’instar des Etats-Unis, une partie des pays membres de l’UE, veut donc intensifier officiellement, le soutien à la pseudo rébellion Syrienne. Devant les débats houleux entre tenants et opposants de ce projet absurde, à quelques jours de la réunion de la paix, la cheftaine de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a donc décidé de ne rien faire et de laisser libre choix aux pays. Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’état américain, disait naguère : « l’Europe, quel numéro de téléphone ? ». Aujourd’hui les choses sont plus simples car même en cherchant à joindre Bruxelles on tombe sur le standard de la maison Blanche à Washington.

Problème cependant, à qui officiellement faire bénéficier de ses largesses ? Malgré les louanges médiatiques dont elle bénéficie, l’ASL n’est pas vraiment constituée de démocrates, et la rébellion n’est guère représentative. Les autorités atlantistes avancent donc la possibilité de traçabilité des armes afin d’éviter qu’elles ne se retrouvent dans de mauvaises mains. C’est être bien présomptueux, quand l’Union Européenne n’est même pas capable de vérifier le parcours de viande de cheval en lasagnes de bœuf sur son propre territoire. En effet, dans une zone conflictuelle, dans laquelle prospèrent les trafics en tout genre, on s’interroge un peu sur la capacité réelle à ne pas perdre de vue certains équipements, qui disparaissent parfois de leurs casernes d’origines. La rébellion syrienne a ceci de particulier que personne ne sait au fond qui la dirige et surtout qui a la légitimité pour la représenter tant elle est divisée et ses factions en opposition. Alors, le voyage du sénateur Mac Cain reste leur dernier espoir de trouver enfin, un interlocuteur présentable.

Les « démocraties occidentales » ne sont plus que l’ombre d’elles mêmes. Le débat démocratique, permettant l’échange d’arguments contradictoires, et surtout l’acceptation d’une opposition de fond et non de forme, a cédé la place à une dérive idéologique d’une pseudo lutte entre le bien et le mal. Dans ce cas, comment établir une démarche diplomatique fondée sur le principe d’un dialogue rationnel ? La préparation de la réunion de Genève illustre non pas, une volonté constructive d’une solution pacifique, mais au contraire, l’augmentation des rapports de force. La presse occidentale a peu fait état des manœuvres en Méditerranée des flottes américaines qui cherchent à se placer en position avantageuse, face aux côtes syriennes, en vue d’établir une zone d‘exclusion aérienne ou encore une attaque par missiles sur la Syrie. Leurs manœuvres ont été mises en échec par la présence de la flotte russe, récemment renforcée, qui a su repousser les navires de guerre américains en imposant sa fermeté dans les eaux de la méditerranée. La thalassocratie atlantiste qui n’y est pas habituée, a subit là, sa première défaite sans qu’un seul tir ne soit effectué. La réaction ne s’est pas faite attendre. Une contre-offensive médiatique a été organisée, dénonçant le déploiement de matériel russe, les fameux S300 qui n’est en fait qu’un système défensif (tant aérien que naval) à l’instar des Patriots américains ou du « Dôme de fer » israélien. Il n’est donc en rien préjudiciable à la sécurité et renforce au contraire, les capacités de protection de la population syrienne. La dotation de ce matériel, assure en outre, une plus grande stabilisation régionale, en ne permettant plus les agressions aériennes surprises injustifiées.

Devant la résolution de la Russie, de ne pas voir se renouveler le précédent Libyen, et surtout ses conséquences désastreuses, les puissances atlantistes abattent leur sempiternelle carte des « gaz de combats contre les populations civiles ». Comme en Irak, les services secrets anglais prétendent détenir la preuve. Mais qu’ils la livrent enfin ! Car pour l’instant les seules preuves tangibles qui existent se retournent contre les accusateurs. Comme en atteste les récentes arrestations en Turquie ou en Irak, mettant à jour des ateliers de fabrication de gaz sarin et moutarde, par les pseudo-rebelles et leur utilisation sur la population syrienne, selon les déclarations à l’ONU de Carla Del Ponte.
Le pathétique reportage du journal « Le Monde » à ce sujet ne parvient tout au plus qu’à mettre en valeur, qu’il ne reste plus que le mensonge à l’échelle industriel pour justifier l’invasion de la Syrie ou sa destruction par les puissances occidentales. Le simple passage sur, la reconnaissance de gaz en fonction de leur odeur, illustre les incohérences relevées, qui en disent long sur les investigations de ces journalistes. Notons au passage que les gaz de combat sont le plus souvent inodores afin de rendre leur efficacité encore plus redoutable. En fin de compte, les seuls utilisateurs de gaz à grande échelle contre leurs populations sont les responsables politiques occidentaux. Le ministre de l’intérieur Français, renommé Manuel Gaz par les opposants au mariage entre invertis, est rejoint par le président turc Erdogan dit dorénavant « le Chimique », pour avoir autorisé l’emploi massif de gaz lacrymogène sur des populations pacifiques. L’une manifestant pour la défense de la famille, l’autre pour la préservation d’arbres.

Cette colère croissante et persistante révèle un malaise bien plus grand. En grande partie vis-à-vis d’une politique jugée étrangère et contraire à leurs intérêts propres et imposée de manière arbitraire. Difficile pour ces populations d’admettre que leurs impôts servent, en général, d’autres intérêts que les leurs, et en particulier, à financer des djihadistes en Syrie qui pourraient ensuite se retourner contre eux. Pour certain, la route est longue jusqu’à Genève, mais les masques tombent progressivement et révèlent que les vrais tyrans ne sont en définitive, pas à Damas.