Syrie : sans l’ingérence de l’alliance contre-nature de la Turquie, d’Israël et du Qatar, le peuple syrien serait en paix

Les évènements en Crimée ont éclipsé l’actualité internationale et notamment la guerre en Syrie. Pourtant ces derniers jours ont été capitaux pour l’Armée nationale Syrienne dans sa lutte de libération des territoires occupés. La prise de contrôle des gorges de Kalamun a permis de reprendre un avantage stratégique comparable à la vallée du Panjshir en Afghanistan pour les américains. Le district de Kalamun dont le centre est la ville de Yabrud, s’étend sur plusieurs kilomètres le long de la route principale Damas-Alep vers la frontière libanaise. Cette zone montagneuse a longtemps servi d’épine dorsale pour les milliers de combattants du «Front islamique» dirigé par Zahran Allouche, connu pour ses liens étroits avec les services de renseignement saoudiens et la CIA. Une opération commune menée avec les forces libanaises du Hezbollah et des brigades de volontaires irakiens, ont donc permis de libérer cette région montagneuse difficile d’accès, tout en protégeant la population civile, dont des moniales orthodoxes enlevées et utilisées comme boucliers humains. Le sort de Zahran Allouche est encore inconnu. Une autre victoire, et non des moindres pour l’Armée régulière, est la libération intacte du plus grand monument des croisés au Moyen-Orient – la citadelle du Krak des Chevaliers, dans la province de Homs. Un bastion réputé inexpugnable tombé depuis deux ans aux mains des combattants islamistes.

Mais les autorités de Damas demeurent prudentes. Ces succès tactiques ne signifient pas encore la victoire finale pour le peuple syrien. Les récentes implications israélienne et turque sous forme de bombardement aérien ou d’artillerie, incitent à ne pas crier victoire trop tôt. Parallèlement aux raids israéliens, l’armée syrienne fait face à une très violente contre-offensive rebelle, soutenue par l’armée turque, au Nord de la ville syrienne côtière de Lattaquié, reprise par Damas il y a quelques mois. Les combats qui s’y déroulent visent le poste-frontière de Kassab, nœud vital pour l’intendance et l’approvisionnement en armes des miliciens.

D’autre part, l’avion syrien abattu s’est écrasé du côté syrien de la frontière mais les rebelles islamistes radicaux, avec l’appui de la Turquie, membre de l’Otan, souhaitent déclencher une guerre régionale pour internationaliser ce conflit et permettre l’engagement des pays occidentaux sous la houlette de l’OTAN. Un risque que prennent au sérieux certains observateurs militaires. Washington pourrait profiter de la concentration de l’attention de l’opinion occidentale pour mener une opération militaire en Syrie, avant les élections présidentielles prévues en juillet 2014.
Il y a aussi, les enregistrements de réunions de Sécurité nationale turque, publiées anonymement sur YouTube, qui font apparaître un complot du gouvernement Erdogan, pour entrer en guerre ouverte contre la Syrie. Prise de panique, l’administration a immédiatement coupé l’accès des citoyens turcs à YouTube, tout en dénonçant une violation du secret de la Défense nationale. Selon ces documents, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan aurait préparé une fausse attaque, par l’Émirat islamique d’Irak et du Levant, contre la tombe de Suleiman Shah à Alep en Syrie pour justifier une intervention de l’armée turque en territoire syrien.

Israël qui procède à des raids aériens en toute impunité en Syrie, a pour sa part immédiatement réagi après l’explosion d’une bombe au passage d’une jeep de Tsahal dans la partie du Golan occupée par Israël. En fait, l’incident s’est produit tout près de la ligne de cessez-le-feu d’avec la Syrie. Damas défend la thèse d’une incursion commando en territoire syrien, qui sont constantes, comme les violations régulières de surveillance de l’espace aérien libanais. Mais depuis la chute de Yabruda, les forces syriennes sont soumises au feu d’enfer des tirs de roquette et d’artillerie israéliens, en violation directe du traité de désengagement israélo-syrien sur le Golan. Nul doute que pour soulager Tel Aviv, un nouveau front au sud semble se dessiner depuis la Jordanie où réside un centre de commandement secret, composé par les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Israël et de 11 Etats arabes. Car les autorités israéliennes sont bien plus impliquées qu’elles ne le prétendent depuis le début du conflit, en procédant à un encadrement, une assistance militaire et à la fourniture d’armements à la rébellion. Et l’on ne compte pas les attaques aériennes ou les opérations commando menées directement sur le territoire syrien, sans que Damas n’aient encore cherché à réagir pour éviter une escalade que recherche visiblement Tel Aviv. De crainte d’apparaître pour ce qu’il est, ‘Etat hébreu dissimule actuellement sa politique expansionniste à travers les diplomaties occidentales (Etats-Unis, Union Européenne dont la France et l’Angleterre) et les partenariats avec les prétro-monarchies du golfe persique. Ennemi de la paix, violant toutes les résolutions internationales depuis des décennies, Israël devient le principal foyer de troubles de la région et peut-être du monde. Ses ambitions sont plus grandes que l’on ne le croit et ses implications dans les guerres sur le continent africain sont dorénavant connues.

Le gouvernement israélien a ceci de commun avec le pouvoir français qu’il n’est plus relié avec le souhait de sa population de vivre en paix et précipite leurs pays vers la guerre. Ancien premier ministre d’ISraël, Yitzak Rabin  avait déclaré quelques heures avant son assassinat le 4 novembre 1995 : “J’ai été un soldat pendant vingt-sept ans, j’ai combattu aussi longtemps qu’il n’y avait pas de chance de paix, mais je crois qu’aujourd’hui cette chance existe. Le peuple veut la paix et s’oppose à la violence car c’est la violence qui mine les fondements de la démocratie israélienne. Il faut la dénoncer, il faut l’isoler, il faut la vomir. La voie de la paix est préférable à la voie de la guerre.”  De démocratie il reste le nom, de paix le souvenir. A croire que partout en occident il soit plus aisé de promouvoir la guerre que la paix. C’est ce qui différencie le monde civilisé de la barbarie. Savoir faire la guerre mais savoir surtout construire la paix.