Alexeï Pouchkov explique la position russe sur la Crimée, qui inspire la Vénétie. Avant la Bretagne ou la Corse ?

Le référendum en Crimée, demandant à la Fédération de Russie de bien vouloir l’accueillir en son sein, ne laisse aucun doute quant à son résultat. Comment pourrait-il en être autrement, vu le comportement des factieux qui ont pris le contrôle de la Rada, le parlement de Kiew ?
Que ce soit sur le plan de la sécurité et du respect des libertés fondamentales, tout d’abord, puisque les enlèvements des élus pro-russes se multiplient, sans que l’on sache ce que deviennent les otages. Le dernier en date, Guennadi Bassov, député de la ville ukrainienne de Sébastopol, a été enlevé en plein jour par des inconnus. Leader du mouvement Bloc Russe, on se doute que ses ravisseurs ne viennent pas de Moscou. Et ce n’est que le dernier d’une longue liste… Faut-il y voir la main des mercenaires de la société BlackWaters, qui s’est illustrée par des massacres de populations civiles en Irak et en Afghanistan, et dont 300 éléments sont présents en Ukraine, payés sur les deniers des oligarques pro-UE. Sans parler des tirs contre des manifestations pacifiques comme à Karkhov, où les militants de Praviy Sektor ont tué deux Ukrainiens russophones. C’est un climat de terreur anti-russe qui s’est abattu sur l’Ukraine, avec la complicité des USA.

Que ce soit sur le plan économique, ensuite. C’est à un véritable pillage de l’Ukraine que se livrent ses soutiens occidentaux que sont les USA, le FMI et l’Union européenne. Ainsi, les 33 tonnes d’or de la réserve fédérale d’Ukraine… ont tout simplement été embarquées dans un vol spécial pour les Etats-Unis. Nous avions évoqué ici même la semaine dernière les conditions exorbitantes exigées par le FMI pour un prêt, qui mettra l’Ukraine à genoux comme la Grèce. Que dire aussi de ces drones de l’OTAN, abattus par les forces d’autodéfense de Crimée, dont l’un aurait été armé. Et cela seulement trois semaines après que le Parlement européen ait adopté une résolution interdisant l’utilisation de tel drone sur son sol…

On voit bien qui commande en Europe. Surtout quand un document, émanant du Département d’État américain, sur « les 10 mensonges de Poutine sur l’Ukraine » est repris mot pour mot et point par point dans un amendement polonais, voté et soutenu par les députés anglais… La mise au point de la semaine aura été faite par Alexeï Pouchkov, président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma. Présent à Paris, s’exprimant dans un français excellent, il a répondu à toutes les sollicitations des médias français… qui se sont faites de plus en plus rares au fur et à mesure que sa réputation le précédait : clair, précis et percutant, il ne s’est pas laissé démonter par les journalistes conditionnés. Trop difficile à contraindre, il n’a donc plus été invité. Facile. Vous retrouverez son interview en intégralité sur notre chaîne Parole d’Élus. En voici un extrait, mais regardez son interview en intégralité, elle vaut largement ses 20 minutes.

Extrait vidéo 1 : Alexeï Pouchkov

On notera avec amusement que ce 16 mars, un référendum sur l’indépendance et l’autodétermination des peuples à disposer d’eux même, aura lieu non seulement en Crimée, mais aussi à… Venise.
En effet, les habitants de la ville et de ses environs, constituant la province de la Vénétie, souhaitent s’exprimer sur leur appartenance à l’Italie, à l’Union Européenne et à l’OTAN. Le vote se déroulera pendant 5 jours, du 16 au 21 mars. La loi sur le vote a été adoptée par les autorités locales en 2006. Les organisateurs affirment que 68 % des 5 millions d’habitants de Venise et des zones environnantes, soutiennent l’indépendance. En cas de succès, immédiatement après le vote, des partisans de l’indépendance demanderont d’arrêter de virer les impôts perçus à Rome. On pourrait bien sûr aussi parler de l’Écosse, mais aussi de la Bretagne, de la Corse, de la Savoie, de la Catalogne ou de la Flandres… En organisant le démantèlement de l’Ukraine pour piller ses ressources et amener l’OTAN aux portes de la Russie, il n’est pas sûr que l’Occident ait compris la portée de son geste…
Après tout, pour 100 millions de dollars par an, les Bretons pourraient aussi louer le port de Brest à la Marine russe… comme Sébastopol ?