Chypre : Les banksters braquent les économies des citoyens

Chypre : Les banksters braquent les économies des citoyens

Les autorités économiques de l’Union Européenne sont parvenues, en l’espace de deux semaines seulement, à mettre en péril l’édifice politique construit depuis des décennies, sur la confiance des populations. Sous couvert de crise bancaire et de lutte contre des capitaux douteux, c’est l’organisation d’un véritable vol des citoyens qui a été planifiée et instaurée, avec la complicité passive d’un gouvernement local. Chypre a certes bénéficié de largesses européennes depuis son adhésion, mais sa particularité de place financière offshore, a drainé bien plus de richesses qu’elle n’en a perçues de l’Union Européenne. Sa position géographique, aux confins de l’Europe et à proximité du Proche-Orient, a de tout temps fait de l’île un lieu d’échanges commerciaux et diplomatiques. A l’instar d’autres paradis fiscaux européens, comme par exemple le Luxembourg, le Liechtenstein, les îles Canaries, Jersey ou Monaco, Chypre a su attirer les capitaux du monde entier, en créant une fiscalité attractive, tant pour les particuliers fortunés que pour les entreprises.

Les autorités y sont peut-être moins regardantes qu’ailleurs, sur l’origine de certains fonds, mais les manœuvres de Bruxelles masquent autre chose que le simple remboursement et l’apurement des banques chypriotes.
L’insistance, sur l’origine quasi-exclusivement russe, des fonds suspects, n’est pas anodine. C’est oublier qu’il existe aussi des fonds Israéliens, Turcs, Britanniques ou de pays du Proche-Orient, ou encore de riches évadés fiscaux de toutes origines. Elle permet surtout d’entretenir le climat de russophobie, en instillant un doute permanent, et également de justifier la mainmise sur une partie des économies de la population, au nom de la lutte contre la maffia, russe uniquement bien évidemment. C’est une excuse facile, complaisamment reprise par des médias, qui tentent en fait, de détourner l’attention des populations et de masquer plusieurs réalités :

Tout d’abord l’abandon de ces populations et la soumission totale des gouvernements, aux injonctions des instances non élues de l’Union Européenne, soumises elles-mêmes aux banksters de la BCE et du système financier. La France y compris, qui n’a pu conserver sa note et sa capacité d’emprunt, qu’en rappelant le pouvoir du gouvernement à faire main basse à tout moment, sur les économies des particuliers.
Ensuite la dissimulation de la responsabilité de certains, à l’origine de la faillite du système financier. C’est-à-dire la disparition, sans explications des milliards d’euros détenus dans les banques chypriotes et réinjectés dans le circuit européen. La crise grecque révélant l’abandon du pouvoir politique face à un système bancaire et financier, libre de faire ce qu’il veut.

Il y a aussi, d’étonnante disproportion. Ne citons que le récent cas de la Banque britannique Barclays accusée, outre la manipulation des taux d’intérêts et ses pertes financières abyssales, d’avoir sciemment maquillé ses comptes, pour masquer le blanchiment à grande échelle, d’argent de la drogue et du terrorisme. Au final une simple amende contre l’abandon des charges, afin de ne pas mettre en péril, l’équilibre des marchés financiers déjà fragilisés. A noter que le retrait opportun de plus de 4,5 milliards d’euros, démontre que cette condamnation avait été anticipée de longue date et révèle un énième délit d’initiés des responsables, qui ont d’ores-et-déjà déplacés leurs capitaux vers un autre paradis fiscal, plus discret et surtout plus « convenable », comme il en existe tant.
Enfin l’étonnante insistance sur l’origine russe du problème, dissimule en réalité une campagne visant à augmenter les tensions entre l’Union Européenne et la Russie. Il est difficile de croire en effet, que ce bras de fer n’est pas dirigé en sous-main par Washington, qui impose via l’Allemagne, sa politique et ses choix stratégiques à Bruxelles. Comme le souhait d’évincer une Russie trop influente, dans une zone de passage énergétique avec des projets de gazoducs concurrents, surtout depuis qu’ont été découvertes de riches réserves d’hydrocarbures sous-marins.

Mais cette nouvelle campagne est surtout, la démonstration, que la volonté de la Russie de réformer le fonctionnement international, commence à porter ses fruits. Moscou n’a été qu’à moitié surpris. En 2002 déjà, le président Vladimir Poutine avait prévu que des capitaux russes, investis via des paradis fiscaux, pourraient être retenus par des économies occidentales ne pouvant pas se passer de cette manne. Le gouvernement russe a faiblement réagi à la taxation, espérant un retour d’une partie des capitaux. Mais avec l’annonce du blocus, le ton change. Le Premier Ministre, Dimitri Medvedev, a comparé ces mesures à celles de l’ère soviétique et a menacé de diminuer la réserve de changes détenue par la Russie. Ce qui fragiliserait encore un peu plus, une zone euro déjà bien mal en point.

Les vrais maffieux ne sont pas à Chypre ou en Russie, mais bien à la tête de l’Eurogroupe. Ses dirigeants sont chargés de détruire progressivement, toutes les souverainetés, pour préparer sur le dos des peuples, l’Union Transatlantique qui sera encore plus totalitaire que ne l’est déjà l’Union Européenne. Les banksters ont réalisé le plus gros casse de l’histoire de l’Humanité. Après la spéculation, la dette artificielle des états, le renflouement par les contribuables, il ne restait plus que le vol des économies privées et c’est chose faite. Chypre n’est qu’un précédent. La spoliation a déjà commencé par petites touches dans d’autres pays. Les épargnants ne sont plus propriétaires de leur argent.

Pourtant, encore une fois, les solutions existent : celui d’un retour à une souveraineté politique, passant par un retour à une monnaie nationale, comme semble s’y résoudre la Finlande, et donc à une sortie de l’euro (qui ne concerne après tout que 17 pays sur les 27 de l’Union Européenne). La limitation du libre mouvement des capitaux, un principe jadis fondateur de l’intégration européenne, signe de toute manière, l’échec patent de l’idéologie libérale de l’UE.  Il est difficile en tout cas, après une telle démonstration, de donner des leçons à la Russie et de lui demander des gages pour rassurer les investisseurs étrangers. Il est encore temps pour Chypre de faire un choix judicieux comme d’autres nations, un choix qui consisterait à réfléchir à une organisation alternative, et pourquoi pas Eurasiatique autour de la Russie, plus soucieuse de préserver les nations, que les conglomérats financiers anglo-saxons.