En Hollandie : une justice à deux vitesses enferme plus facilement ses prisonniers politiques que ses délinquants

La Hollandie a-t-elle encore sa place au sein du conseil des nations démocratiques ? La question peut paraître abrupte. Mais vue de l’étranger, il est évident que les droits élémentaires d’expression, de réunion et de manifestation, ne sont plus respectés par un Gouvernement qui a choisit la répression contre une frange de plus en plus importante de sa population, avec laquelle il refuse même l’idée de discuter. Cette Hollandie, si prompte à donner des leçons de morale et de démocratie à la terre entière, vient de condamner un manifestant anti-mariage entre-invertis, à deux mois de prison ferme pour refus de donner son ADN. Le jeune Nicolas est devenu, de fait, un prisonnier politique. Il a été incarcéré pour ses opinions.
Les milliers d’arrestation arbitraires pour contrôle d’identité, de 24 ou 48 heures, n’ont pas réussi à démobiliser les opposants au mariage homosexuel qui tiennent la rue depuis des mois. Il faut donc taper plus fort.

Au pays de Mme Taubira, où un jeune des cités peut comparaitre 87 fois devant un juge, pour vol avec violence, sans risquer le moindre jour de prison, un Veilleur pacifique, ayant un casier vierge et un emploi, écope lui, de 2 mois fermes, sur le témoignage de policiers… qui n’ont pas oser se présenter au Tribunal. La mesure choque en Hollandie, où récemment, les pilleurs de la rame du RER D, sont eux ressortis libres du tribunal… Pour autant, les très nombreuses adhésions reçues par le comité de soutien du jeune Nicolas, ne sont toujours pas parvenu à obtenir sa libération : Nicolas est toujours à Fleuris-Mérogis, où une place lui a très vite été trouvée.

Il semblerait que la pénitenciaire ait été efficace, puisque d’ordinaire, ses chiffres sont moins bons. Imaginez :
• Sur 5 millions d’affaires pénales en France, 3,5 millions sont classés sans suite.
• Sur les 1,5 millions restantes, dont les auteurs sont identifiés, 200 000 ne sont pas traitées.
• Pour les 1,3 millions traitées, 630 000 mesures dites alternatives sont choisies en lieu et place d’un procès.
• Ce qui ne laissent en fait, que 670 000 affaires traitées devant les tribunaux… avec, au final, 80 000 peines de prisons non exécutées, soit 11% des affaires jugées. Au passage, 19 000 des délinquants jugés, en sont en moyenne, à leur cinquantième délit.
Ces chiffres viennent du ministère de la Justice et datent de 2011. Pour en finir, le nombre de « personnes écrouées non détenues », terminologie désignant les condamnés « ferme » toujours en liberté, augmente de 35% par an…

Heureusement, le terroriste Nicolas, lui, dès le premier refus d’ADN s’est pris deux mois ferme. La République ImPopulaire de Hollandie est sauvée. Terroriste, le mot n’est pas choisi à la légère. La Turquie, confrontée elle aussi à une protestation populaire de plus en plus importante, va sans doute considérer les manifestants de la place Tacsim, comme des « terroristes » pour pouvoir appliquer une répression brutale. La Hollandie osera-t-elle franchir le pas ?

Il est peut-être temps pour les Occidentaux, si enclins à copier les méthodes américaines, de comprendre que les mesures liberticides qu’on leur vend, après des attentats si a propos, au nom de leur sécurité, peuvent également se retourner contre eux. Peu de Français savent, par exemple, qu’en application d’un décret publié au Journal Officiel de la République française le 1er juillet 2011,  il est désormais possible d’utiliser des armes de guerre, calibre OTAN 7,62, contre la population, sur le territoire nationale français. Puisque les millions de sympathisants de la Manif pour tous sont décidés à ne rien lâcher, nous ne doutons pas que ce décret sera utilisé en Hollandie, tôt ou tard… même s’il a été signé par François Fillon.