François Hollande en Algérie. Mais où est donc passée la France ?

François Hollande en Algérie. Mais où est donc passée la France ?

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Durée : 3min 38sec | Postée : Il y a 2 mois | Chaîne : Le journal de VDLRUssie par chapitre

Curieuse nation que la France tout de même. Incapable de s’estimer, toujours prête à donner le fouet pour se faire battre. Et dans cette pathologie historique, l’Algérie tient une place toute particulière.

Résumons les faits.
• 1830. La France intervient pour mettre fin à la régence d’Alger par l’Hussein Dey, qui pratique la piraterie en méditerranée et le trafic d’esclave chrétien.
• 1962. La France quitte l’Algérie pour des raisons politiques, après avoir gagné militairement sur le terrain contre une rébellion pratiquant les exécutions de masse et la terreur.
La France laisse sur place, comme nul part ailleurs dans le monde, des infrastructures routières, ferroviaires, sanitaires, culturelles, économiques et éducatives qui font de la toute nouvelle Algérie indépendante, le deuxième état du continent africain. La population arabe a été multipliée par quatre en une génération, profitant de la qualité des soins et de la prospérité.

La France ne touchera aucune compensation. 75 000 harkis, qui avaient choisis le camp de la France, seront massacrés à la hache ou ébouillantés vivants, dans l’indifférence totale. 7 000 européens disparaitront dans les mines de sel, abandonnés à leur sort.
En 50 ans, le FLN a figé le pays sous la coupe d’une dictature militaire, profitant des bénéfices de la vente à la France du gaz… découvert et exploité par les Français, à des tarifs très supérieurs au marché. Entre 2 et 5 millions d’Algériens ont immigrés en France, sans qu’aucun chiffre officiel ne permette d’en avoir une idée précise…

Pour ne pas être impartial, citons les propos d’ Aït-Amehd, l’un des chefs historiques du FLN, tenus en 1990 au Figaro Magazine : « Avant? Vous voulez dire du temps de la colonisation? Du temps de la France? Mais c’était le paradis ! Des fleurs, des fruits, des légumes partout, des restaurants. Maintenant nous manquons de tout : de crèches, d’écoles, d’hôpitaux, de dispensaires, mais le parti et la police ont des immeubles neufs… La plus grande misère ici est intellectuelle. »
Et il concluait ses propos par cette repentance, justifiée celle-ci : « Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens » Fin de citation.

Voilà les faits qu’auraient dû prendre en compte la délégation conduite par François Hollande en Algérie, en cette mi-décembre.
Et bien non… François Hollande s’est courbé un peu plus, pour finalement reconnaître des « souffrances que la France a infligées à l’Algérie ». Lesquelles, ça, on ne le sait pas.
Pas un mot pour les Harkis, soldats français massacrés.
Pas une question sur le sort des civils européens disparus par milliers.
Pas une bribe de négociations sur le retour des immigrés algériens dans leur pays.
Pas une suspicion de début de négociation sur une contre-partie financière pour les richesses laissées sur place en 1962.
Par contre, dans les bagages de la délégation, des visas pour plus d’immigrés et des subventions pour développer des industries en Algérie, alors que le chômage ne cesse d’augmenter en France…
Comble du cynisme, une promesse de retraite d’ancien combattants pour des soldats algériens, quand bien même auraient-ils pris les armes contre la France et tué ses soldats…

La France de Hollande décore ses ennemis et oublie ses Harkis.

Une nation sans mémoire a-t-elle de l’avenir ?

Une chose est sûre : le père de François Hollande n’était pas du voyage. Ancien soutien de l’OAS, il a toujours défendu l’Algérie française et n’a jamais renié l’extraordinaire héritage des pieds-noirs, ni oublié le massacre des harkis…
Bon sang sait parfois mentir…