Greenpeace se croit tout permis et attaque une plateforme pétrolière, dans l’arctique russe, en violation du droit international

Les garde-frontières russes ont appliqué un principe rendu célèbre par un dialoguiste français de renom, qui veut : qu’il vaut toujours mieux se fier aux apparences. Quand un homme a un bec de canard, des ailes de canard et des pattes de canard, c’est un canard. Et ce qui vaut pour un canard, vaut pour des terroristes. Que penser d’un navire inconnu, équipé de matériel ultramoderne, apparaissant de nulle part, refusant de s’identifier en ne répondant à aucun appel et se rapprochant dangereusement d’une plate-forme pétrolière dans les eaux territoriales russes ? Deux embarcations rapides, chargées d’hommes déterminés s’en détachent et tentent de la prendre d’assaut. Et cela, la même semaine que les attentats sanglants de Nairobi. Qu’est-ce qui prouve à ce moment là, que le navire et l’équipage n’ont pas été pris en otage par des membres d’un commando terroriste et que leurs intentions ne sont pas autres que celles affichées sur leur banderole ?  Au vue de l’actualité dans les rues de Washington, où les forces de sécurité n’ont pas hésité à tirer sur la voiture d’une femme, alors que son enfant est assis à l’arrière, il est fort probable qu’une opération similaire, sur une infrastructure américaine, aurait eu des conséquences bien plus dramatiques.

Montée comme une véritable opération commando, menée en Mer de Patchora avec du personnel formé et expérimenté, cette opération a cependant échouée, grâce à l‘intervention des gardes-frontières russes qui n’ont fait que remplir leur devoir, en appliquant un second principe, pourtant cher à Greenpeace : celui du principe de précaution. Les autorités russes ont d’ailleurs déclaré que, je cite : «les actions des écologistes non seulement empiètent sur la souveraineté de l’État, mais peuvent menacer la sécurité écologique de toute la région. » fin de citation.

Visiblement, il en est de même de certaines associations,  comme de certains hommes : beaucoup de bruit pour attirer l’attention sur soi, et un dangereux sentiment d’impunité qui permet de s’affranchir des lois. La poignée de militants barbus, en quelques années seulement, a cédé le pas à une multinationale avec 40 représentations dans le monde. Elle dispose d’une véritable petite armée de 1 500 salariés et 10.000 volontaires qui bénéficiaient d’un budget de 210 millions d’euros en 2012 pour 3 millions d’adhérents. Pourtant, depuis ses débuts, Greenpeace a souvent démontré qu’elle était experte pour manipuler les informations et les images. Nombreuses sont les affaires de mensonges et les communiqués d’excuses. Entrée dans un cercle vicieux avec ses donateurs privés, l’entreprise écologiste a besoin de nouvelles causes médiatiques à défendre, pour continuer d’exister. Ce sera donc la défense de l’arctique, mais essentiellement contre la Russie. Un paravent qui cache difficilement les véritables enjeux géostratégiques liés, à la fonte naturelle des glaces qui permet d’envisager l’accès à de nouvelles ressources énergétiques, les champs de nodules polymétalliques sous-marins, et surtout aux futures routes commerciales. La Russie se voit donc contester sa souveraineté énergétique et maritime, jusque dans ses eaux territoriales.

Mais elle n’est pas la seule. Le Canada et le Groenland font face eux aussi, aux ambitions des Etats-Unis qui visent à s’assurer du contrôle de l’accès au Grand Nord, par tous les moyens. Y compris celui leur préférant une gestion prétendument commune des zones productives et l’internationalisation des voies maritimes, allant jusqu’à arguer de la défense des minorités ethniques locales et même de l’avenir de l’Humanité. Pourtant la situation est loin d’être aussi idyllique. En Alaska par exemple, les compagnies pétrolières comme Exxon divisent pour mieux régner. Les communautés indigènes sont plus, un obstacle à franchir, qu’un problème à résoudre.

Mais cette tactique de division bien rodée, et en partie appliquée avec la complicité de Greenpeace, a échoué en Russie, car les populations autochtones de Russie ne sont pas considérés comme des citoyens de seconde zone et ils ne sont pas non plus parqués dans des réserves. La gestion antérieure, par Moscou, des relations avec les populations dans l’arctique, est plébiscitée par ces peuples eux-mêmes, grâce à une redistribution équitable des revenus entre le centre et la périphérie, en adoptant une approche de co-développement mutuel et une sensibilité environnementale préalable.

Comme l’a rappelé le président Vladimir Poutine, à l’occasion du Troisième Forum international « L’Arctique – territoire du dialogue », il aurait été préférable que des représentants de cette organisation, participent au Forum arctique plutôt que de violer consciemment les normes du Droit International. Les discussions ayant porté sur des problèmes concrets, ils auraient ainsi pu exprimer leurs inquiétudes et leurs propositions. Vladimir Poutine a également rappelé que les autorités russes sont prêtes à coopérer avec toutes les organisations environnementales, mais d’une manière civilisée et concertée. La Russie n’a pas attendu les opérations médiatiques de Greenpeace, pour mettre en place un dialogue régulier avec les populations locales et les associations, afin de prendre les mesures nécessaires qui s’imposent pour la protection de l’environnement, et le président Poutine a ajouté : « Il est évident pour nous que la priorité, le principe clé du développement de l’Arctique doit être la protection de l’environnement, la garantie d’un équilibre entre activité économique, présence de l’homme et protection de l’environnement » fin de citation. Si le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit. Une maxime que devraient amplement méditer, les dirigeants de Greenpeace, qui, devenus sourds à force d’avoir abusé des coups d’éclats, semblent favoriser le terrorisme médiatique, plutôt que la concertation.