La séparation des banques : une loi pour rien

La séparation des banques : une loi pour rien

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Durée : 5min 33sec | Postée : Il y a 2 jours | Chaîne : Le journal de VDLRUssie par chapitre

Une loi chasse l’autre. Sitôt votée celle autorisant le mariage entre invertis, l’assemblée nationale a adopté une loi sensée séparer banques de dépôts et banque spéculatives. Le candidat François Hollande l’avait promis : le monde de la finance allait voir ce qu’il allait voir. Et effectivement il a vu… que rien ne changerait. Le texte présenté par le Ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici, diffère de la proposition originale. Sur pression du lobby bancaire, activités spéculatives et crédits ne seront que partiellement séparées dans des filières et pour des montants dérisoires. Le pouvoir politique a une fois encore abdiqué face au pouvoir financier.

Les actifs des banques françaises représentent 320 % du PIB, alors qu’ils ne sont que de 85 % aux USA. Sur ces actifs, la part des prêts aux entreprises représente 10% et 12 % sont réservés aux ménages. 78 % de ces fonds sont donc réservés aux prêts spéculatifs. L’idée de séparation des banques n’est pourtant pas nouvelle. Elle a été instituée par Roosevelt en 1945 à l’issue du krach boursier de 1929. L’amendement Glass-Steagall a perduré jusqu’en 1992 protégeant ainsi l’économie des crises financières. Sa suspension a vu la création de géants bancaires nés des fusions des banques de dépôts et de spéculation. La dérégulation des marchés aux USA, puis en UE, a aboutit aux dérives bancaires et à des crises à répétition. Aujourd’hui l’économie américaine ne survit plus que par l’émission de dollars, toujours plus importante. La financiarisation représente déjà la somme astronomique de 750 trillions (ou milliards de milliards) de dollars ! La fameuse planche à billets de la Banque fédérale américaine crée une économie totalement virtuelle dont l’emballement ne peut conduire qu’à un très grave dérèglement.

Les cinq grandes banques françaises tirent 9 dixièmes de leur profit des revenus spéculatifs. Elle s’intéressent donc très peu à l’économie courante qui rapporte moins. L’achat des sub-primes les a laissées en pannes de crédit pour les entreprises françaises sacrifiant ainsi leur compétitivité. C’est donc tout le contraire de la définition d’une banque, qui se doit d’être au service de l’économie réelle, productive elle, de vraies richesses.
Les banques se sont donc exonérées de leur rôle, grâce à l’abandon du politique face à une mafia qui a pris le pouvoir et se protège. Les abus de facturations des comptes, véritable vol de la population, pompent une masse financière supplémentaire pour, au final la jouer sur les marchés financiers.

Mais le véritable scandale, c’est le système d’endettement considérable qui alliène les ménages comme les états, tout en enrichissant les banques. La Loi de 1973, dictée par l’Allemagne et les banquiers comme Rothschild et Lazare, a permis à ces derniers de prendre un pouvoir considérable en mettant fin à l’autonomie des états qui avaient mis eux des siècles à la conquérir. Cette loi oblige les états à ne plus émettre leur monnaie et à emprunter sur les marchés financiers avec des intérêts exorbitants, au lieu d’avoir recours à  leurs banques nationales pour s’autofinancer. Les liquidités actuelles sont émises par des banques privées comme c’est le cas aux Etats-Unis dont la banque fédérale est constituée uniquement par des banques privées. Aujourd’hui la France paye les intérêts des intérêts de l’emprunt. En cas d’absence de la loi de 1973, sa dette serait ramenée seulement à 17 % du PIB car elle aurait emprunté à 0%.

Le système financier fou a pris le pouvoir sur les peuples et les états. Et la mondialisation ne peut pas être la solution car rien ne démontre une corrélation entre l’ouverture financière des différents pays et le développement de leur croissance. Au contraire, là encore il n’y a quasiment pas d’investissements dans leur économie réelle créatrice de richesses, mais uniquement dans des fonds spéculatifs. La solution consisterait donc à revenir à un système à la fois de banques de dépôts et de banques d’affaires séparées, de limiter la finance internationale et d’apporter l’argent au développement du tissu économique local. Ces solutions simples et de bon sens mettraient les banques aux services des nations, à l’exemple de la révolution populaire islandaise. Tout dépend en fait, d’une réelle volonté politique. Un Etat peut reprendre le pourvoir avec une législation sévère, en segmentant les marchés et en nationalisant la partie dépôts de certaines banques après leurs séparations. C’est actuellement le cas en Russie et dans d’autres pays non soumis aux diktats de la finance internationale.

Encore faudrait-il pour cela avoir des responsables politiques disposant d’une volonté propre et de suffisamment de liberté d’action. Ce qui ne semble pas être le cas du gouvernement français qui laisse les banques faire des affaires avec les dépôts et se rembouser avec les fonds de l’Etat en cas d’échec. Mais que faut-il attendre de mieux d’un Président de la république et de son Ministre de l’économie et des finances, membres tous les deux du club « le Siècle » et Young Leaders de la French American Foundation (même promotion 1996). Ceci expliquant peut-être cela, un accord vient d’être trouvé entre les USA et l’UE sur des règles bancaires accélérées pour définir le montant de fonds propres en garantie. S’il y avait eu une vraie volonté politique de séparation des banques et d’un arrêt du cumul des fonctions des dirigeants, les opérateurs bancaires auraient été responsabilisés judiciairement et financièrement sur leurs résultats. Au lieu de cela l’activité politique ne semble dirigée que pour satisfaire aux intérêts des marchés financiers en partie dirigés par la banque fédérale américaine.

La volonté de supprimer les états et les frontières permet à la spéculation de mener à la ruine une population qui travaille et d’aliéner les états souverains. Alors, qu’il suffirait de faire comme la petite île islandaise en refusant juste de renflouer les banques…