Manuel Vals, le toréador de la place Beauveau, à la recherche d’une cape présidentielle

Les réveillons en France se suivent mais ne se ressemblent plus, ou presque. Une nouvelle coutume qui n’a rien d’autochtone, mais qui semble au contraire avoir été importée en même temps que certaines populations, se développe pourtant avec succès en France. Celle du record de voitures incendiées, le soir de la Saint-Sylvestre. A l’instar du reste du gouvernement, l’année 2014 commence bien mal pour le ministre de l’intérieur de France, le sémillant Manuel Valls qui se félicitait pourtant de l’annonce des chiffres officiels, indiquant une baisse de 10%. Ces résultats très relatifs font penser à ceux du chômage en France. Les responsables politiques français aujourd’hui ne se réjouissent pas que les choses aillent mieux, mais se félicitent que les choses soient « moins pires ». L’aficionado socialiste se gargarise d’un résultat qu’il revendique mais qui est faussé par l’ampleur réelle et la disproportion des moyens mis en place. Il aura fallu pas moins de 53.000 membres des forces de l’ordre, déjà au bord de l’épuisement, pour obtenir péniblement un bilan des plus mitigé, avec tout de même plus de 1.000 véhicules détruits. Et encore ne tient-on compte que des véhicules détruits directement, sans répertorier les voitures endommagées à cause de la proximité de l’incendie. Pour être affiné, il faudra attendre les estimations des assureurs dans les semaines prochaines. A moins, qu’une énième consigne de la place Beauvau n’interdise leur diffusion officielle.

Ce que l’on gagne péniblement d’un côté, on semble pourtant l’avoir perdu d’un autre. Cette débauche de moyens, qui n’aura abouti au final qu’à 322 arrestations, donnant lieu à 217 gardes à vues, n’aura cependant pas permis d’éviter que le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’extrême violence. Rien que pour le jour de la Saint Sylvestre on comptera 7 assassinats à l’arme blanche ou armes à feu, lors de rixes, d’agressions et de règlements de compte. A peine moins que les 9 soldats français morts en opération durant l’année 2013. Peut-il en être autrement quand le pays devient une cible privilégiée pour les malfrats de toutes origines, un pays où les portes sont « plus faciles à ouvrir » et où le système judiciaire est jugé très doux par ceux qui sont les premiers amenés à le subir. Dorénavant le moindre évènement populaire, fut-il le plus anodin, comprend son lot de blessés ou de morts.

Le climat s’alourdit en France où cette nouvelle tendance semble se développer. Les traditionnels feux d’artifices dans les agglomérations sont interdits, par crainte de débordements. Comme ce fut le cas à Paris malgré les 300.000 personnes sur les Champs Elysées. Ce n’est pourtant pas le nombre de personnes qui génère l’insécurité mais le type de population présente. Les millions de français qui ont manifesté sans bris et sans heurts, contre le mariage entre personnes de même sexe, l’ont amplement démontré. Manuel Valls, qui se voit déjà présidentiable, a cependant du mal à dissimuler aux yeux des français l’augmentation du nombre de meurtres, agressions, vols, cambriolages et évasions en tout genre, sous son mandat. Si son épouse est « premier violon », lui, semble être le « premier pipeau » du gouvernement.

Devenir président en France nécessite non pas d’être populaire ou d’avoir des résultats, mais de plaire à toute une batterie de lobbies professionnels, financiers, religieux ou communautaires. Afin de masquer ses piètres résultats, le toréador de la place Beauvau agite donc sa cape rouge pour faire diversion et attiser la colère contre des adversaires moins coriaces, tout du moins en apparence. C’est ce qu’ont pu constater un humoriste populaire et un essayiste, qui de par leurs positions pour le moins iconoclastes ont eu le malheur de prêter le flanc à des accusations de toutes sortes. La haute estime que se porte le ministre de l’intérieur est telle, que depuis sa nomination, il n’a eu de cesse de bafouer les fondements même de l’Etat de droit, en multipliant abus d’autorité et détournements de la loi. Interdire pour ce nouveau Torquemada de la liberté d’expression, n’est visiblement pas un problème. Par idéologie ou simple ambition, il prévoit même les conditions de poursuites de ceux qui ont le malheur de lui déplaire, avant même que l’infraction ne soit commise. Alors que dans le même temps, les exactions des Femen ou des milices communautaires sont assurées  au contraire d’une totale impunité et excusées par une absolution prétendument républicaine.

Certains français estiment être entrés en dictature. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur un pays qui établit des vérités officielles qu’il est interdit de remettre en cause, un pays qui empile des lois liberticides qu’applique avec zèle une justice aux ordres, complètement politisée. Un pays dont la police consent à exécuter des ordres à la limite de l’illégalité, sans se poser de question, acceptant d’être transformée ainsi en milice politique. Que dire en effet d’un pays dont la presse et les médias sont les collaborateurs et les propagandistes des gouvernements. Que dire d’un pays qui laisse bafouer par des vandalismes et des sacrilèges répétés, des institutions et une religion dans la plus grande indifférence. Manuel Valls a beau relever le menton de temps à autres, il n’en demeure pas moins un homme de postures, adepte du deux poids, deux mesures, selon que vous serez fort ou faible. Tout le contraire de l’honnête homme, en quelque sorte.