Nombreuses interventions au 7ème salon du livre russe, ce samedi, dont celle très remarquée d’Hélène Carrère d’Encausse, sur les Romanov

Nous vous avions invité la semaine dernière à vous rendre au dernier Salon du livre russe qui a eu lieu du jeudi 24 au 26 octobre au Centre de Russie pour la Science et la Culture à Paris, 61 rue Boissière Paris 75116. Cette année encore, pour la septième fois consécutive, des écrivains, des libraires, des éditeurs s’étaient réunis pour faire offrir au public parisien, des ouvrages en russe ou en français, ayant tous trait à la Russie ou aux liens entre les deux peuples européens.
Ouvert au public le jeudi à 18 h par Igor Shpinov, directeur du Centre culturel,  la première soirée du Salon a été a été marquée par un superbe récital de la chanteuse, poétesse et peintre Elana, venue tout exprès de Saratov oÙ elle réside. Toutes les œuvres interprétées par elles étaient de sa composition, paroles et musique, sauf une qui était due à Igor Shpinov qui y évoquait Paris.

Interview Igor Shpynov

Pendant les deux jours qui ont succédés à cette soirée d’ouverture, se sont également succédés à la tribune des conférenciers invités par Mademoiselle Inna Merkoulova, directrice du Salon, qui, par le choix des thèmes qu’elle a sélectionné, a réussi à organiser un véritable colloque franco-russe.

Interview Inna Merkoulova

Sans pouvoir, à regret, citer toutes les interventions, signalons toutefois celles de Paul Caussé, sur Moscou l’essentiel, de Florian Voutev, Pouchkine aurait-il dû intituler son roman en vers « Tatiana », qui faisait écho à celle de Jean-Bernard Cahours d’Aspry, Pouchkine et la musique russe. Toujours dans le domaine artistique, Marina Tchébourquina dressa un panorama de L’orgue entre la Russie et la France, histoire et avenir. La rencontre entre russes et français fut marquée par une évocation de Martine Bertho qui retraça le séjour en France au début du XIX siècle, de Serge Wolkonsky, prince de Reims. Colette Tolstoï présenta les publications de l’association « Les Amis de Tolstoï » qu’elle préside, Geneviève Dispot, sa traduction de Sanine de Mikhaïl Artybachev.
Mais le clou de ce « colloque », fut la conférence de Madame Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuel de l’Académie française, est-il besoin de le répéter, venue présenter son dernier ouvrage, Les Romanov, une dynastie sous le règne du sang. Avec son talent habituel, la grande historienne de la Russie, retraça la grandeur de cette dynastie fondatrice de la Russie moderne, depuis l’élection au trône de Michel Fiodorovitch, par le Zemski Sobor en 1613. Rappelant son originalité d’être à la fois européenne et asiatique, elle a organisée le plus grand empire du monde, à cheval sur l’Occident et l’Orient. Les symboles sont forts dans l’histoire des Romanov. Outre l’aigle bicéphale héritée des souverains byzantins et symbolisant sa bipolarité, elle est parvenue à la fonction suprême avec Michel Ier et s’est achevée en la personne de Michel II, en faveur de qui Nicolas II avait abdiqué. Elle a débuté au monastère Ipatiev, à Kostroma, et s’est achevée dans la maison Ipatiev, à Iékaterinbourg, au fond de l’Oural.
Pour Hélène Carrère d’Encausse, cette dynastie exceptionnelle et brillante, héritière de l’empire byzantin, s’est particulièrement illustrée à travers trois empereurs, Pierre le Grand, Catherine II, et Alexandre II qui « comptent parmi les plus hautes figures de l’histoire universelle ».
Aujourd’hui, après l’interminable période communiste, la Russie, à défaut de son empire, a retrouvé grâce au Président Poutine, sa grandeur et sa puissance, non seulement internationale mais mondiale.
Elle a bien voulu répondre à nos questions.

Interview Hélène Carrère d’Encausse

Les 31 janvier et 1er février 2014, le prix Russophonie et les « Les Journées du livre russe et des littératures francophones » organisée auront lieu à nouveau à la Mairie du V , sur le thème Saint-Pétersbourg à livre ouvert. Nous vous reparlerons de cet événement qui s’annonce exceptionnel.