Quand Mosento s’unit à Blackwaters : le vivant s’achète et la mort se vend, au plus offrant

Dans ce merveilleux monde marchand, qui ne connait d’autres limites que la loi du plus fort et du plus riche, la Mondialisation a fait éclore sous nos yeux ébahis, l’union mortifère mais non stérile, de deux géants américains. Le premier est un titan de l’agro-chimie. Il s’appelle Monsanto et croit que le vivant n’existe que pour être breveté à son profit exclusif. Il contrôle déjà une majeure partie de la production et de la distribution des aliments. Il participe à l’industrie pharmaceutique et fabrique des armes nucléaires et bactériologiques. Ses opposants les plus farouches, l’accusent d’avoir déjà eu recours à certaines dérives visant à l’assassinat de témoins, de journalistes ou d’activistes qui auraient fait obstacle à ses plans d’expansion.

Le deuxième se nomme Academi, et vend la mort au plus offrant. Il est plus connu sous le nom de Blackwater, mais ses massacres en Irak et dans d’autres pays l’on contraint à changer deux fois de nom. C’est l’hydre aux mille têtes du département d’état américain, la plus grande armée de mercenaires au monde, qui permet au gouvernement, mais aussi à de nombreux clients fortunés, de sous-traiter ses basses besognes. L’alliance ou le consortium en cours, créera un monstre froid et implacable, juridiquement modifié, dont les activités font d’ores et déjà craindre le pire pour l’avenir des états eux-mêmes. Les semences d’une vie artificielle seront déversées avec autant de générosité que la mort sera privatisée. Tout s’achète et tout se vend. En ces temps de crise financière certains états n’hésitent pas à abandonner une partie de leur mission régalienne en l’externalisant. Alors n’est-ce pas justement le but inavoué de certains chefs d’état complices : décridibiliser la notion même de l’Etat protecteur, en l’affaiblissant au profit de solutions privées.

Jusqu’à l’absurde, le monde d’aujourd’hui préfigure celui de demain. Faisant fi du Droit International, sensé jusqu’à présent protéger les plus petits états de l’appétit des plus puissants, dans un juste équilibre des forces, de nouvelles puissances, aux intérêts privatisés, voient le jour bouleversant toutes les conceptions collectives. Dorénavant, les communautés historiques, fondées sur des fidélités culturelles ou ethniques, durables car homogènes, vont laissé le pas à une notion d’allégeances et d’intérêts économiques, obsolescents et individuels, découlant de la marchandisation de l’être humain. Le progrès, quoi !
Il devient urgent de remettre l’économie au service du politique et de redonner à l’état, la place qu’il mérite.