Les 7 & 8 septembre prochains, auront lieu pour la troisième année consécutive, au château de La Chapelle d’Angillon (Cher), entre Aubigny et Bourges, une Grande fête médiévale qui l’année passée avait attiré environ 10 000 personnes toute génération confondue. Cette année, l’antique demeure médiévale des souverains de Boisbelle, présentera encore au public de nombreuses animations. Ici ont vécus les barons de Sully, les sires d’Albret et les princes de Clèves. Quel cadre plus splendide, que celui du château de La Chapelle d’Angillon dont le donjon remonte au XI siècle, pouvait revendiquer l’idée d’organiser sur son site, une fête médiévale avec boutique d’artisan, commerçants en costume médiéval, combats de chevalier en armures, meutes de loup, fauconnerie et autres animations.
Construit au XI siècle, pour défendre contre les vikings, ces cousins des Varègues qui s’installèrent en Russie avec Rurik, la chapelle de Gilon abritait le corps d’un saint homme venu de Constantinople d’où il avait été chassé au moment de la « querelle des iconoclastes ». Le donjon remplace une motte élevée au IX siècle pour protéger l’ermitage du saint homme. Avant la dispute de 1054 et le sac de Constantinople en 1204, l’Eglise chrétienne n’était pas encore déchirée entre Orient et Occident. Ce réfugié oriental devint donc tout naturellement Saint-Jacques de Saxeau (v.865), du nom de la terre que lui donna le seigneur de Saxiacum.
Après quelques siècles, le château devint le siège d’une importante baronnie. Charles Ier de Gonzague-Clèves la vendit à Maximilien de Béthune, duc de Sully. Son lointain parent, le roi Henri IV, de France et de Navarre, y séjourna ainsi que Louis XIV, sa mère et le cardinal de Mazarin. Après la guerre de 14-18, le château devint la demeure de Théodore Savinsky, ancien officier de l’armée Wrangel, incorporé dans l’armée française en 1917. Sa tombe, loin de sa Russie natale, est visible au cimetière du village, recouverte de la croix orthodoxe et de la croix latine, sous une plaque tricolore aux couleurs de la Russie.
C’est également dans ce lieu, qu’au cours de l’année 2012, la Russie avait été mise à l’honneur par une splendide exposition consacrée aux Ballets Russes de Diaghilev inspirateurs du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, enfant du village qui y avait trouvé son inspiration dans un ballet de Fokine, Le Carnaval. A noter que Fournier avait été auparavant bouleversé par Dostoïevsky dont il se sentait très proche comme sa voisine et amie, l’écrivain Marguerite Audoux. En venant « faire la fête médiévale » vous pourrez voir l’exposition « Aux pays d’Alain Fournier et du Grand-Meaulnes », qui évoque, documents à l’appui, les origines du célébrissime roman, depuis la naissance du romancier à la chapelle d’Angillon jusqu’au Carnaval de Fokine et l’attirance de Fournier et de Rivière pour les Ballets Russes.
Le samedi soir à partir de 18 h 30, l’entrée sera libre pour le spectacle de feu exécuté par la troupe Orryflamme, qui sera suivi d’un feu d’artifice.