Syrie : des preuves accablantes contre les amis de François Hollande et Laurent Fabius

Les Etats-Unis et leurs alliés semblent être devenus les prisonniers de leurs propres mensonges. Abraham Lincoln avait pourtant déclaré qu’aucun homme n’avait assez de mémoire pour réussir dans ce domaine. En février 2003, Colin Powell avait prononcé son fameux discours, présentant les prétendues preuves des liens du régime irakien avec Al-Qaïda, ainsi que la détention d’armes de destruction massive, justifiant ainsi, l’invasion puis l’occupation du pays. Deux millions de morts plus tard, on les cherche toujours. Dix ans après, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis viennent enfin de publier leurs rapports tentant de démontrer l’utilisation de gaz en Syrie.

Première impression : une partialité manifeste et leur manque de consistance. Après deux ans d’une collecte intensive d’informations, par les services de renseignements les plus compétents, aucune preuve matérielle concrète n’y est rapportée. Constitués d’une dizaine de pages tout au plus, ils ne sont qu’une pâle réponse, au rapport circonstancié et détaillé de plus d’une centaine de pages, remis par la diplomatie russe au conseil de sécurité de l’ONU en juillet dernier. De son côté Moscou précise, preuves à l’appui, la provenance et le type de munition utilisée, grâce à l’utilisation de radars de contre-batteries, d’imagerie satellite, ainsi que de relevés chimiques et biologiques incriminant les terroristes islamistes de l’ASL. Les américains, très doués pour espionner la planète entière, sont donc incapables de présenter le plus petit commencement de preuves. Tout comme ils n’ont su prévenir les attentats contre leurs ambassades ou celui du 11 septembre 2001. Etrangement, leurs faisceaux de présomptions reposent, comme en 2003 d’ailleurs, sur un pseudo échange téléphonique entre responsables syriens. C’est tout et c’est peu.

Deuxième impression, l’incohérence entre les rapports. En effet, les trois documents font état d’un nombre de victimes différent : 281 pour les Français, 350 pour les Britanniques et 1429 pour les Américains. Evidemment on ne conservera que l’hypothèse la plus haute que l’on arrondira à 1 500. Idem pour le nombre d’attaques et le gaz utilisé : 14 attaques au neurotoxique pour les Britanniques, 2 au sarin pour les Français et … beaucoup pour les américains ! Autant simplifier. D’autant qu’une contradiction majeure subsiste mais qui semble parfaitement partagée dans la version commune : l’utilisation de gaz de combat dans des zones urbaines confinées avant l’intervention de l’infanterie. Or, dans ce cas, les soldats syriens auraient eux-mêmes dû en être les victimes collatérales, sans décontamination des bâtiments ou des victimes, comme l’auraient été les membres du personnel hospitalier, selon des témoignages prétendument recueillis dans des hôpitaux syriens et rapportés dans les dits rapports (page 7 du document français).

Malgré l’accumulation de preuves et les documents vidéo diffusés, l’abject est cependant atteint lorsque l’on nie les capacités des terroristes et de leur encadrement à élaborer et à utiliser des armes chimiques. L’arrestation en Turquie de terroristes avec du gaz sarin, ou la découverte de stocks en Syrie dans les zones contrôlées par les islamistes, sont pourtant des faits avérés. L’horreur atteint son comble quand, sur les photos d’enfants gazés diffusés par les services secrets français et américains, des familles alaouites de Lataquié, ont reconnu leurs propres enfants, enlevés deux semaines avant le gazage par les rebelles islamistes. Ces enfants, de familles fidèles au régime légal syrien de Bachar-al-Assad, ont donc été assassinés par les amis de Laurent Fabius et de François Hollande. Dans leur précipitation, les assassins ont oublié de masquer un détail qui choque : les enfants ne correspondent pas à un échantillon de population : ils ont presque tous le même âge et ont les cheveux clairs. Ils ne sont pas accompagnés par leur famille en deuil. Ce sont bien les enfants enlevés à Lattaquié. Alors François Hollande et Laurent Fabius devront-ils un jour répondre de ce crime de guerre ?

Cette énième campagne de communication, tente une fois encore, de minimiser les vraies responsabilités et bien sûr de justifier l’intervention militaire. Un autre motif fallacieux est celui de l’épuisement des recours diplomatiques et du blocage de l’ONU par le véto de la Russie et de la Chine. C’est vite oublier, les nombreuses résolutions votées depuis 1948, contre l’occupation de la Palestine et la politique de colonisation des territoires occupés par Israël, qui se sont vu opposées le véto systématique américain, délivrant un blanc seing permanent, aux opérations militaires de l’Etat Hébreu, notamment sur des populations civiles. Il est vrai que le puissant lobby de l’AIPAC conditionne pour beaucoup la politique américaine. Confrontés à leurs mensonges, les Etats-Unis et leurs alliés, en sont réduits à inverser les rôles. Ils tentent aujourd’hui d’accuser la Russie de fournir les armes chimiques à la Syrie. C’est oublier encore l’histoire récente comme l’utilisation massive de l’agent orange au Viet Nam ou l’assistance apportée par les USA et la France à l’Irak pour gazer l’Iran.
La concentration de troupes aux frontières et au large de la Syrie, illustre le mécanisme infernal, créé par les responsables politiques occidentaux, qui les empêche de reculer sans craindre de perdre la face.

La vérité attend et normalement seul le mensonge est pressé. Cependant, cet empressement manifeste se trouve contrarié par un isolement croissant et une opinion mondiale fermement opposée à la guerre. Et ceci jusque dans les rangs mêmes de leurs forces militaires, comme l’illustre cette campagne de soldats qui affichent leur refus de se battre pour des terroristes et qui ne comprennent plus à quel ennemi se louer. Dans l’affolement général, le secrétaire d’état aux affaires extérieures, John Kerry, a dû avouer que cette opération était financée par les pays arabes, bailleurs de fond des terroristes, et que son véritable objectif était d’entrer en guerre contre l’Iran.
Comme le sénateur Mac Cain, qui semble plus absorbé par les parties de pokers que les débats au sénat sur la Syrie, les américains ont abattu leur jeu. A moins que tout ceci ne soit qu’un gigantesque bluff visant à détourner l’opinion publique de la crise financière internationale et de l’économie américaine moribonde.
Il serait peut-être temps que l’Amérique apprenne à gérer ses relations autrement qu’en menaçant ou en imposant la guerre.

La France, qui fut jadis aimée et respectée pour sa position si singulière et courageuse, jouissait récemment encore d’un grand prestige international. Mais en sacrifiant son indépendance, elle apparait aujourd’hui comme le chien servile des intérêts américains, en remplacement du bouledogue anglais. Une position malheureusement plus proche du roquet aboyeur que du mâle dominant. Alors, les Français ne doivent pas s’étonner de constater, que quand les chiens aboient, la flotte russe passe.