Ukraine : Il n’y a plus d’état de droit à Kiev, la solution fédéraliste doit s’imposer très vite.

La tension monte encore d’un cran en Ukraine, où les milices de Pravy Secktor ont attaqué un poste de contrôle de Slaviansk. Recyclés en Garde Nationale par les putchistes de Kiev, devant le nombre important de militaires qui refusent de tirer sur leurs concitoyens, les miliciens de Pravy Secktor essaient de faire capoter les discussions imposées par Moscou sur la nécessaire fédéralisation de l’Ukraine. Devant la haine russophobe des politiciens qui ont pris le contrôle des institutions ukrainiennes après Maidan, les déclarations délirantes d’une Loulia Timochenko appelant à exterminer les russophones d’Ukraine, c’est désormais la seule garantie institutionnelle des droits de la majorité des habitants des régions de l’Ukraine de l’Est.
C’est aussi la seule solution pour ne pas voir l’Ukraine disparaître et pour qu’elle garde sa souveraineté. Il est évident que si les populations de tout l’Est de l’Ukraine, près de la moitié du pays, ne sont pas certains de vivre en paix, que leurs libertés et que leurs droits fondamentaux ne sont pas garantis par Kiev, alors ils se mettront sous la protection de la Fédération de Russie.

Il est paradoxal de voir les chancelleries occidentales, accuser la Russie de jeter de l’huile sur le feu dans les régions russophones, alors que l’instabilité vient de l’illégitimité du pouvoir à Kiev. Un pouvoir qui ne peut se reposer sur aucune force légale, que ce soit la police ou l’armée, et dès lors, qui est otage des milices les plus extrémistes qui ont fait le coup d’état de Kiev. Tant que ces milices ne seront pas désarmées et mises hors d’état de nuire, en incapacité de mener des raids mortels comme celui de Slaviansk, alors les habitants de Slaviansk, de Donetz ou d’Odessa, continueront de s’armer pour se protéger. Même si elles font preuve de retenue et d’une volonté de calmer le jeu, comme lorsqu’elles ont rendu les blindés, capturés sans morts, aux forces ukrainiennes.

Il semble maintenant évident que les seuls à vouloir une désescalade, une normalisation en Ukraine soient les Russophones, appuyés par la diplomatie russe qui, dès le début, promeut une solution pacifique. Et c’est aussi pour cela que les sanctions prises par les chancelleries occidentales contre la Russie, commencent à se retourner contre elles. Les chancelleries occidentales sont restées avec un schéma de pensée totalement dépassée : comme l’a souligné Alexandre Artamonov, de la rédaction française de Rossya Segodnia, je cite : «  la Russie a su passer ses épreuves dans le domaine de la souveraineté industrielle. Ce n’est plus l’Etat moribond et gâteux qu’était l’URSS, mais un pays fort, aguerri, avec une économie militaire et civile bien développée, puisqu’il y a même des exportations massives de produits agroalimentaires, d’électricité, d’aluminium, et même de machines et outils, en direction de l’Asie, de l’Amérique Latine et des pays arabes. Il y a une autosuffisance de l’ensemble accouplé avec un pragmatisme monétaire à cent lieues de la politique insensée soviétique où il suffisait de se dire communiste pour avoir accès à des donations de matériel et de denrées de la part d’un Etat idéologiquement sous-développé. En outre, la Russie d’aujourd’hui possède encore un produit qui manque cruellement à sa voisine l’Europe : l’idéologie religieuse et les valeurs traditionnelles de la nation, de la Patrie, de la famille dont les Français sont si nostalgiques en leur for intérieur. Alors on verra bien qui pourra vivre sans qui et au prix de quelles pénuries et privations. » Fin de citation.

En France, c’est le Dialogue Franco-Russe qui se fait l’écho des inquiétudes des entrepreneurs, des élus et des diplomates français qui regardent avec étonnement et inquiétudes le suivisme de la diplomatie française à l’égard de Washington, un  suivisme qui se traduit généralement par une surenchère digne du  xxxx  .
Cette association, fondée en 2004 par les présidents Chirac et Poutine. Co-présidée depuis 2012 par Vladimir Iakounine, président des Chemins de fer russes (RZD), et Thierry Mariani, député et ancien ministre, l’Association est devenue aujourd’hui un instrument majeur de communication directe entre l’élite politique, économique et culturelle des deux pays. Elle est dirigée dans les faits par le Prince Troubetzkoï. Elle est un haut lieu de la diplomatie parallèle, la plus constructive entre nos deux pays.
À l’issue de son assemblée générale du 16 avril dernier, l’association a publié un communiqué faisant part, je cite de « leur profonde inquiétude vis-à-vis des événements dramatiques survenus en Ukraine, ainsi que des conséquences graves que ceux-ci pourraient avoir pour la coopération russo-française et l’ensemble des rapports entre la Russie et l’Union Européenne.
En effet, nous considérons qu’adopter de nouvelles sanctions à l’égard de la Russie et de ses représentants va à l’encontre des intérêts fondamentaux des peuples de ces deux pays. Ces sanctions économiques contre la Russie pourraient entrainer en France la disparition d’emplois par la remise en cause de contrats importants, qui en ces temps de crise économique sont vitaux pour de nombreuses entreprises françaises. » Fin de citation.
Le communiqué du Dialogue Franco-Russe rappelle au passage que la France est le troisième investisseur étranger en Russie et que 1200 entreprises françaises y sont implantées.
Le communiqué se poursuit, en estimant, je cite que « l’introduction de nouvelles sanctions compromettrait l’espoir de voir le développement des investissements russes en France et nuirait à l’attractivité de la France auprès des touristes russes venant chaque année dans ce pays.
Enfin, ces sanctions auraient un impact non négligeable sur l’image de la France en Russie en portant atteinte à la volonté des citoyens russes qui souhaitent apprendre la langue française et entrainerait des conséquences négatives à long terme pour le développement des relations russo-françaises ». Fin de citation.
Fort de leur représentativité, rappelant que l’Association Dialogue Franco-Russe, qui rassemble en son sein les représentants des milieux d’affaires et de la société civile des deux pays, a été créée pour contribuer pleinement au développement des liens d’amitiés et de partenariats de ces deux Etats, alliés pendant les deux guerres mondiales, et partageant en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, une responsabilité particulière pour le destin de la paix et de la sécurité internationale, les membres du Dialogue Franco-Russe interpellent directement le gouvernement français.
Je cite encore : « les membres du Dialogue Franco-Russe  demandent au gouvernement français d’éviter une politique tendant à la confrontation avec la Russie, qui se révèlerait lourde de conséquences pour la paix internationale. Depuis la fin de la Guerre froide le monde ne s’est jamais trouvé si proche d’une nouvelle catastrophe.
Les membres du Dialogue Franco-Russe s’adressent à toutes les forces politiques d’Ukraine ainsi qu’au gouvernement actuel de ce pays, avec lequel la Russie et la France sont liés par des liens anciens et solides, pour qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires afin d’amorcer un dialogue national pour faire sortir le pays de la crise très profonde qu’il traverse en garantissant à toutes les régions et à tous les citoyens d’Ukraine, quel que soit leur origine, des droits équitables pour un développement paisible et harmonieux. »
À la fin du communiqué, les membres du Dialogue Franco-Russe s’adressent au gouvernement russe, pour que celui-ci œuvre afin de trouver une solution pacifique dans l’intérêt de tous.
Reste à savoir si le Gouvernement français saura entendre l’élite de l’économie française, alors qu’il a été sourd à son peuple, que ce soit lors de la Manif pour tous, des Bonnets rouges, des Jours de colère… ou tout simplement, lors du dernier scrutin électoral.