Une conférence internationale à Paris, sous l’égide de l’Unesco

Une conférence internationale à Paris, sous l’égide de l’Unesco, de l’Agence Tass et du Dialogue Franco-Russe, sur le thème de “la première Guerre Mondiale : culture et mémoire”. La diplomatie européenne devrait parfois s’inspirer de son passé presti

Malgré les menaces de sanctions proférées contre la fédération de Russie, le président de la Douma d’Etat, Sergueï Narychkine était cette semaine à Paris pour présider une table ronde internationale ayant pour thème “La première guerre mondiale : Culture et Mémoire”. Accompagné de nombreuses personnalités russes, élus, journalistes et scientifiques, il a animé des débats entre spécialistes du premier conflit mondial sur les nécessités de préserver intacte le patrimoine historique et les leçons à tirer du premier conflit mondial. Surtout en cette année de centenaire commémorant un événement aussi marquant pour l’humanité et qui préfigurera le second conflit mondial qui devait modeler le monde moderne que nous connaissons, tout en signant le retrait temporaire de l’Europe comme puissance dominante, puis sa soumission au profit des Etats-Unis.
Cette journée de rencontre organisée par l’Unesco, la Société historique de Russie, l’Ambassade de la fédération de Russie, le centre de Russie pour la Science et la Culture, l’Agence TASS et avec la participation du dialogue franco-russe, a permis à des universitaires internationaux, responsables de recherches historiques et acteurs oeuvrant au développement de liens d’amitiés entre la France et la Russie, d’échanger durant une journée. La Fédération de Russie a d’ailleurs fêté ses 60 ans d’adhésion et de collaboration avec l’organisme international que représente l’Unesco, véritable Croix-Rouge de la culture et du patrimoine de l’humanité.

La première Guerre mondiale a ceci de singulier pour l’Europe qu’elle signe le début de la guerre industrielle, ravalant l’homme après la technique. Chaque nation y ayant participé a une perception différente de la tragédie, en fonction de la sensibilité et de la souffrance endurée. Elle a été l’évènement marquant du début du vingtième siècle. Vue son ampleur internationale ainsi que les millions de morts qu’elle provoqua, elle a traumatisé des générations entières d’européens qui espéraient que plus jamais ils n’auraient eux-mêmes ou leurs enfants, à subir une telle tragédie. On sait malheureusement ce qu’il advint quelques années plus tard, en raison des conditions imposées par les vainqueurs et des politiques menées contre les vaincus.

L’Europe de par son histoire tragique en la matière, est normalement vaccinée de toute volonté de nouvelle guerre mondiale et se doit de préserver la paix. L’enseignement de l’histoire est primordial pour apprendre du passé afin de comprendre le présent et de prévoir l’avenir. Comme l’ont fait remarquer M. Guenaddi Ziagounov (chef du parti communiste) ainsi que M. Iakounine (co-président de l’association dialogue franco-russe et président des chemins de fer russes), il est troublant de constater la similarité des raisons qui ont naguère poussé malgré elles, les nations à se faire la guerre, avec la situation actuelle. Les mêmes oligarchies ont utilisé des forces visant à créer artificiellement des tensions. Le conflit militaire devant être l’aboutissement de la guerre économique que livraient les puissances thalassocratiques et marchandes contre les nations continentales et industrielles.

Car pour certains les guerres sont en réalité des sorties de crises qui ne bénéficient qu’à un nombre restreint d’oligarques mondiaux. Comme l’écrivait Henri Barbusse : la décisions de faire la guerre devrait être prise par ceux qui meurent sur un champ de bataille. Les ressemblances entre 1914 et 2014 ne manquent pas. Comme l’immense effort de propagande nécessaire pour créer une mythologie justifiant le déclenchement de la guerre. La russophobie caricaturale, en cours dans les médias occidentaux et la désinformation permanente ne laissent aucun doute. Même cent ans après et malgré le recul, on ressort même en Allemagne la thèse selon laquelle c’est l’impérialisme russe et le nationalisme serbe qui furent à l’origine du premier conflit. La guerre économique menée par l’Angleterre et les Etats-Unis contre toute nation européenne capable de leur disputer leur hégémonie militaire ou commerciale étant bien évidemment sciemment ignorée.

Que cela soit pour le Premier ou le second conflit mondial, la France et la Russie ont toujours été alliées. 2014 sera certes l’occasion de se rappeler les liens historiques entre les deux nations lors du premier conflit mondial mais aussi de commémorer les 70 ans de l’escadrille Normandie-Niemen. De nombreuses activités historiques et culturelles seront organisées à l’initiative de la Russie et auront lieu en France. Comme actuellement dans la ville de Kaliningrad où les sacrifices des troupes russes à la bataille de Gumbinnen ont abouti au transfert d’une partie des troupes allemandes du front Ouest au front Est, influençant le déroulement de la guerre. Les pages communes de l’histoire de la Russie et de la France seront présentées à l’occasion du centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Gageons que la population française fière de ses racines et consciente de son patrimoine, assurera la réussite de ces rencontres.